UFC-Que Choisir de Marseille et des Alpes-Maritimes

Distribution de l’optique

Distribution de l’optique Examen à la loupe d’un marché juteux

Distribution de l’optique
Examen à la loupe d’un marché juteux

Sommaire de l’étude et des propositions de l’UFC-Que Choisir sur La distribution de l’optique : Examen à la loupe d’un marché juteux (PDF – 8 272 Ko)

I. Optique : une dépense élevée pour le consommateur, génératrice de renoncement aux
soins

Plus de la moitié de la population concernée par l’achat de lunettes
4,7 milliards d’euros de dépense annuelle
Un reste-à-charge élevé, qui crée du renoncement à se soigner

II. Le marché de l’optique-lunetterie

Les montures
Les verres ophtalmologiques
La distribution
Le budget lunettes le plus élevé d’Europe

III. Des marges excessives dans la distribution de lunettes

La majorité du prix d’une paire de lunettes rémunère l’opticien
L’activité de distribution d’équipements d’optique dégage aujourd’hui des marges brutes très
élevées
Un trop grand nombre de points de vente, un réseau de distribution en sous-productivité
Les marges dégagées servent principalement à couvrir des coûts de distribution très élevés
La multiplication des points de vente génère 510 millions d’euros de surcoût pour le
consommateur

IV. La distribution de l’optique souffre d’un déficit de régulation

Les consommateurs ont besoin d’une régulation du secteur de l’optique
Une régulation par les réseaux de soins est souhaitable
Un nécessaire encadrement de l’activité des réseaux

V. Les demandes de l’UFC-Que Choisir

L’UFC-Que Choisir souhaite la généralisation des réseaux de soins en optique
L’UFC-Que Choisir demande un encadrement de l’action des réseaux de soins

CP/FD/04/2013

12 mai 2013

Homologation des pesticides

Homologation des pesticides, toujours des dérives

Homologation des pesticides
Toujours des dérives

Les dérives de l’homologation des pesticides ne sont pas nouvelles, Que Choisir les dénonçait déjà en 2003. Mais le rapport que l’association Générations futures vient de présenter prouve que la situation reste très problématique.
pesticides

« Des irrégularités graves ont permis le maintien sur le marché de plus de 40 pesticides dangereux qui devraient être interdits ou avoir des usages restreints », dénonce l’association Générations futures. Le propos n’a rien d’insensé, il se base d’ailleurs sur les avis que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a transmis à la Direction générale de l’alimentation (DGAL), le service du ministère de l’Agriculture en charge de l’homologation des pesticides, pour chaque demande présentée par un fabricant de produits phytosanitaires.

Il s’avère que la DGAL a rarement tenu compte des remarques faites par l’Anses. Des autorisations de mise sur le marché ont été maintenues malgré les avis défavorables, ou favorables sous conditions restrictives, de l’Agence. D’après le courrier et les tableaux récapitulatifs que l’Anses a envoyés à la DGAL, ces anomalies ont concerné de nombreux pesticides. Des substances et des usages restent autorisés alors qu’ils ne sont pas conformes aux exigences réglementaires.
pesticides-autorisations

Lors de l’évaluation des dossiers déposés par les industriels, l’Anses a émis de nombreux avis défavorables en raison de risques inacceptables pour les eaux souterraines, de problèmes de résidus, de manque de données sur l’innocuité, ou encore de risques sanitaires pour l’applicateur. Mais pour de nombreux pesticides, la DGAL n’a pas pour autant modifié ou retiré les autorisations de mise sur le marché.

En novembre 2003, Que Choisir dénonçait déjà les procédures d’évaluation du risque, assurées « par le seul ministère de l’Agriculture en cogestion avec les partenaires industriels » et réclamait que le ministère de l’Agriculture ne soit plus le seul décisionnaire en matière d’homologation des pesticides. Depuis rien n’a changé, cette demande reste d’une actualité brûlante.

Élisabeth Chesnais – www:quechoisir.org – 04/2013

12 mai 2013

Maisons de retraite irregularités

Maisons de retraite Trop d’irrégularités

Une nouvelle fois, les inspecteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ne sont pas revenus bredouilles de leurs visites dans les maisons de retraite. Dans une majorité d’entre elles, ils ont pu établir une liste plus ou moins longue de manquements à la réglementation.
maison-retraite

Près de 1 900 € : c’est le coût mensuel moyen pour un hébergement en maison de retraite où des pratiques contestables persistent. Après avoir visité 331 établissements en 2012, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a récemment rendu public un bilan. Publicité mensongère, affichage des prix incomplet, augmentation de tarifs inconsidérée… des irrégularités ont été constatées dans la majorité des maisons de retraite enquêtées. Au total, 178 avertissements ont été dressés.

En regardant de près les contrats, les inspecteurs ont également découvert une série de clauses abusives. Par exemple, nombre d’établissements facturent des frais de remise en état de la chambre après le départ de la personne âgée. Des frais qui, selon la DGCCRF, peuvent représenter l’équivalent de 2 à 10 journées d’hébergement. Il y a 5 ans, diverses clauses trop déséquilibrées pour le consommateur avaient déjà été mises au jour par la Commission des clauses abusives. Visiblement, les leçons n’ont toujours pas été tirées par les gestionnaires de maisons de retraite…

Et encore, ces différents bilans ne disent pas tout ! Dans le cadre d’une enquête en cours sur les urgences hospitalières, qui sera publiée dans Que Choisir d’ici quelques semaines, de nombreux médecins dénoncent le comportement d’établissements qui n’hésitent pas à leur adresser leurs résidents dès que leur état de santé se dégrade. « Cela arrive même dans les maisons qui sont pourtant médicalisées », indique un urgentiste. « La tactique est simple, décrit un autre. Quand une personne âgée se sent mal, plutôt que de faire venir un médecin, l’encadrement appelle les pompiers. Elle se retrouve alors aux urgences, où ce n’est vraiment pas sa place. »

Autre dérive : des frais imputés à tort aux familles après le décès du résident. En principe, lorsqu’une maison de retraite prend l’initiative de transférer le corps dans un funérarium, elle doit prendre à sa charge les trois premiers jours. En réalité, les familles n’arrivent pas toujours à obtenir le remboursement des sommes versées à ce titre aux pompes funèbres. Elles peuvent pourtant s’élever à plusieurs centaines d’euros.

Arnaud de Blauwe – www:quechoisir.org – 04/2013

12 mai 2013

Distilbène

Distilbène Les dégâts bientôt cernés

Distilbène
Les dégâts bientôt cernés

Le Distilbène, prescrit aux femmes enceintes jusqu’en 1977, pourrait avoir entraîné, chez leurs filles, non seulement des cancers génitaux et des malformations, mais aussi un risque accru de cancer du sein. Une vaste étude scientifique lancée par le réseau DES-France va permettre d’en savoir plus.
Distilbène

Le diéthylstilbestrol, plus connu sous son nom commercial, Distilbène, a gravement affecté la santé de certaines femmes exposées à la molécule dans le ventre de leur mère : cancers génitaux précoces, stérilité, malformations de l’utérus. Il se pourrait aussi qu’il soit à l’origine d’un risque plus élevé de cancer du sein. Quant aux conséquences sur la 3e génération, filles et garçons confondus, ils sont avérés, mais mal connus.

C’est dans l’espoir de mieux cerner l’ampleur réelle des dégâts causés par cette molécule que le réseau DES-France, association de femmes et de familles victimes, vient de lancer une vaste étude scientifique. Il s’agit de rassembler un maximum de données sur l’exposition et sur l’état de santé des personnes concernées. Dans ce cadre, le réseau DES-France en appelle bien sûr aux femmes qui ont pris du Distilbène, commercialisé jusqu’en 1977 pour prévenir les fausses couches, et à leurs filles, qui ont subi de plein fouet les méfaits du produit. Mais l’association souhaite aussi mobiliser les fils et les petits-enfants, filles et garçons confondus, dont on sait qu’ils peuvent également souffrir de malformations liées au Distilbène. Enfin, toutes les femmes nées entre 1950 et 1977 et qui n’ont pas été exposées au Distilbène sont invitées à participer. C’est capital pour constituer le « groupe témoin », sans lequel il est impossible d’établir des comparaisons et d’évaluer les risques. L’étude a reçu l’aval et le financement de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), de même que le soutien de la Mutualité française.

Pour prendre part à l’étude, il suffit de se connecter au site du réseau DES-France : https://des-etude3generations.org/questionnaire.php et de cliquer sur le questionnaire qui correspond à son profil.

Anne-Sophie Stamane – www:quechoisir.org – 04/2013

12 mai 2013

Produits minceur

Produits minceur Substances dangereuses

Les produits amaigrissants à base de substances interdites aux effets secondaires graves foisonnent sur Internet. Certains renferment des substances « bio » et « naturelles » pourtant pas synonymes d’innocuité.
produits-minceur-actu

Tapez simplement « clenbutérol » sur votre moteur de recherche, les résultats sont éloquents. Des dizaines de sites vous proposent d’acheter une boîte de ce médicament pour 40 € environ. Objectif annoncé, transformer la graisse en muscle. Au départ, le clenbutérol est une substance vétérinaire, utilisée notamment pour soigner l’asthme chez les chevaux de course. Les cyclistes professionnels semblent avoir été les premiers à le détourner de son usage. Le clenbutérol, en effet, diminuerait la masse graisseuse, faciliterait la prise de muscle et améliorerait le souffle. C’est du clenbutérol qui a été retrouvé dans les analyses sanguines d’Alberto Contador, ce qui lui a valu de perdre son titre de vainqueur du tour de France 2010. Effets secondaires : tremblements, insomnie, sudation, changement d’humeur et risque d’arrêt cardiaque en cas de surdosage. Le produit, qui appartient à la famille des bêta-stimulants, est interdit en Europe en médecine humaine. Son usage vétérinaire est strictement réglementé, car le clenbutérol a aussi été détourné de son usage par des éleveurs qui en donnaient aux animaux pour favoriser la prise de muscle. Il continue à être utilisé au mépris du danger par des culturistes.
Régulateur de l’appétit

Le numéro de mars de la revue médicale indépendante Prescrire publie un article sur ces substances interdites ou très encadrées détournées à des fins amaigrissantes. En plus du clenbutérol, figurent des médicaments de la famille des diurétiques, des amphétamines (dont le Mediator fait partie), des hormones thyroïdiennes ou des benzodiazépines. Prescrire attire également l’attention sur des préparations à base de plantes, dangereuses mais elles aussi faciles à trouver sur Internet, et qui ont été interdites en tant que régulateurs de l’appétit en mai 2012. Il s’agit de Citrus aurantium (plus connu sous le nom de bigaradier), Garcinia cambogia et Hoodia gordonii. Les deux derniers peuvent léser le foie et les muscles, y compris le cœur, et entraîner des troubles neurologiques.

Des sites de phytothérapie comme dieti-natura.com ou belleetbio.com, par exemple, vendent de la Garcinia cambogia et du Hoodia gordonii. Contacté, belleetbio.com dit ne pas être au courant et promet de se renseigner. Dieti-natura.com, de son côté, fait savoir qu’il se trouve en Suisse, où Garcinia cambogia ne serait pas interdit. Ce qui ne l’empêche pas de proposer des prix en euros sur ses pages francophones.

Erwan Seznec – www:quechoisir.org – 04/2013

12 mai 2013

Usinedeco com

Usinedeco.com afflux de plaintes

Usinedeco.com
Afflux de plaintes

Cela fait plusieurs mois que des clients d’Usine Déco se plaignent des pratiques de ce site marchand spécialisé dans l’ameublement à bas prix. Livraisons à rallonge, difficultés pour se faire rembourser, soucis pour joindre le service client… les griefs sont nombreux.
Usinedeco.com

Carlos pensait avoir trouvé la solution pour s’offrir une nouvelle salle à manger à bon prix. Début janvier, il commande sur le site Usinedeco.com une table et des chaises, qu’il doit recevoir sous un mois. Mais début février, il n’a rien reçu. Au téléphone, le service client lui indique qu’un problème d’approvisionnement est à l’origine du retard, mais que la livraison est imminente. Une semaine plus tard, toujours sans nouvelle, Carlos décide d’annuler sa commande et en demande le remboursement, comme il en a le droit. Malgré ses multiples relances et les promesses des téléconseillers, Carlos n’a toujours pas récupéré son argent.

Usinedeco.com, c’est un peu l’eldorado du meuble pas cher. Le site marchand propose des réductions allant de 50 à 80 % sur des canapés, des meubles et des luminaires contemporains. Le service, lui, n’a apparemment rien de discount : livraison en 48 heures, délai de rétractation de 30 jours (au lieu de 7), prise en charge des frais de retour… Sur sa page d’accueil, Usine Déco se vante d’avoir « plus de 100 000 clients satisfaits ».
Le nombre de victimes se multiplie

La vitrine est belle. Pourtant, comme Carlos, nombreux sont les internautes qui se plaignent sur les forums et auprès de l’UFC-Que Choisir de n’avoir pas reçu tout ou partie des articles qu’ils avaient commandés et de rencontrer toutes les peines du monde à se faire rembourser les centaines d’euros qu’ils ont versés. Cette situation n’est pas nouvelle. Déjà, à l’été 2012, le journal Le Parisien mettait en garde ses lecteurs. À l’époque, le responsable du site tentait de minorer le phénomène qu’il mettait sur le compte de l’essor rapide de sa société. Près d’un an après, pourtant, rien ne s’est arrangé. Au contraire, le nombre de victimes semble se multiplier, à tel point que la société de certification Fia-Net lui a retiré son sceau de confiance en février dernier. Mais plutôt que de régler les problèmes existants, les dirigeants d’Usine Déco préfèrent décliner le concept sur d’autres sites, tels Ameubleo.com et Usinebureau.com.

En attendant un hypothétique retour à la normale, mieux vaut ne pas se laisser tenter par les prix alléchants d’Usine Déco. En cas de litige, envoyez un courrier recommandé avec accusé de réception à la société (Usinedeco.com, société Elle est belle, 18 rue d’Estrées, 75007 PARIS) la mettant en demeure de procéder à la livraison des articles commandés ou en demandant le remboursement. En cas de non-réponse, saisissez les services de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de Paris (8 rue Froissart 75153 PARIS Cedex 03). Vous pouvez également demander de l’aide à l’association locale UFC-Que Choisir la plus proche de votre domicile.

Cyril Brosset – www:quechoisir.org – 04/2013

12 mai 2013

Hopital dépassements d’honoraires

Dépassements d’honoraires à l’hôpital Ça n’est pas près de s’arrêter

Dépassements d’honoraires à l’hôpital
Ça n’est pas près de s’arrêter

Certains médecins hospitaliers ont une activité privée au sein de leur établissement. Mais ce système entraîne des inégalités d’accès aux soins, et des abus sont couramment constatés. Un rapport tout juste publié se contente de recommander des mesures sans ambition.
Dépassements d’honoraires à l’hôpital

Le rapport de la conseillère d’État Dominique Laurent sur les dépassements d’honoraires à l’hôpital transpire la bienveillance à l’égard des médecins. L’exercice privé au sein de l’hôpital crée deux files d’accès aux soins, l’une rapide mais chère, l’autre bon marché mais souffrant de délais d’attente à rallonge. Certes, mais c’est minoritaire, peut-on lire. Et puis c’est une nécessité, si on veut conserver des compétences de haut niveau au sein des établissements publics. Sur la base de ce raisonnement fataliste, la conseillère d’État recommande de ne surtout rien changer. Sanctionner les dépassements excessifs dans le cadre de la nouvelle convention médicale lui semblerait déplacé. Il suffit, selon elle, de favoriser la bonne application de la règlementation existante.

Dans cette perspective, son rapport conseille de renforcer le rôle, à l’intérieur des établissements, des commissions d’activité libérale (CAL), chargées de contrôler et de proposer des sanctions en cas d’abus, notamment de dépassement du temps limite imparti à l’activité privée. Mais concrètement, rien n’est avancé pour rendre efficace ces instances par définition peu actives : ce sont des médecins qui y siègent ! Il est aussi proposé de mettre un peu plus la pression sur les médecins ayant une activité libérale à l’hôpital, en inscrivant dans les contrats types qu’ils passent avec les établissements l’obligation de communiquer le niveau réel de leur activité privée. Une mesure très timide, car les sanctions relèveraient de la CAL, peu disposée à sanctionner des pairs. Autre piste sans ambition : l’objectif de réduire la différence de délai entre les rendez-vous publics et les rendez-vous privés serait inscrit dans une charte. Sans doute la meilleure façon de ne jamais l’atteindre !

Anne-Sophie Stamane – www:quechoisir.org – 04/2013

12 mai 2013

Pollution de l’air intérieur Un kit

Pollution de l’air intérieur un kit de détection inutile

« Testez la qualité de l’air intérieur », voilà un coffret du fabricant Daily Diag a priori fort utile pour tous les consommateurs qui se demandent s’ils respirent un air sain à leur domicile. Mais après expertise des notices, Que Choisir en déconseille vivement l’achat.
kit-detection

La pollution de l’air intérieur vous inquiète ? Le coffret Daily Diag « kit pièce à vivre/chambre » (1) vous permet de tester vous-même la qualité de l’air de votre logement et de connaître immédiatement le résultat. C’est a priori une excellente nouvelle pour les consommateurs soucieux de leur santé. Après analyse de la notice, Que Choisir dénonce pourtant une énorme tromperie. Ce test est incapable de dire si la pièce est polluée, les niveaux de détection des polluants étant bien trop élevés.

Sur le formaldéhyde, officiellement classé polluant « le plus préoccupant » des polluants « hautement prioritaires », c’est la catastrophe. Le kit ne le détecte qu’à des concentrations supérieures à 60 microgrammes par mètre cube d’air (µg/m3), alors qu’à Que Choisir nous pénalisons très fortement les produits qui en émettent 10 µg/m3. Ce gaz est cancérogène par inhalation, l’idéal est de ne pas en respirer du tout, c’est pourquoi les seuils de détection des analyses d’air intérieur sont très bas. Il existe des valeurs d’exposition plus élevées, de 50 µg/m3 pour l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), et de 100 µg/m3 pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mais elles portent sur les effets aigus d’une exposition ponctuelle, 2 heures dans le premier cas, 30 minutes dans le second. À domicile, il s’agit d’une exposition permanente, les analyses d’air intérieur se font donc sur 1 à 2 semaines et pas sur 2 heures comme avec ce dispositif, et un décret de 2011 fixe l’objectif à 10 µg/m3 pour l’air intérieur. Conclure qu’un logement n’est pas pollué parce que l’air est contaminé à moins de 60 µg/m3, c’est de la désinformation nuisible à la santé.
Coffret Daily Diag

Sur le benzène, un autre polluant détecté par le kit, ça ne vaut pas mieux. Cet hydrocarbure aromatique est cancérogène, il est impliqué dans deux types de cancers, les leucémies et les lymphomes. Le décret de 2011 fixe un objectif de 2 µg/m3 pour l’air intérieur. Or le kit Daily Diag commence à le détecter à une concentration exprimée en milligramme, soit au minimum 1 000 fois plus élevée ! De pareilles teneurs peuvent se rencontrer en milieu professionnel exposé, jamais dans un logement. De plus, le kit prélève sur une courte durée pas du tout adaptée. Catastrophique là encore.

Ce coffret peut donc faire croire qu’un intérieur n’est pas pollué alors qu’il l’est. Il n’est pas seulement inutile, il peut être néfaste pour la santé si on aère moins, par exemple, sur la base des résultats rassurants qu’il fournit.

(1) Vendu entre 40 et 45 €.

Élisabeth Chesnais -www:quechoisir.org – 04/2013

12 mai 2013

Bisphénol A

Bisphénol A Nouvelle alerte

Au terme d’une étude d’une ampleur exceptionnelle, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement (Anses) pointe les dangers du bisphénol A sur les enfants à naître.
Le dossier à charge du bisphénol A (BPA) s’alourdit… Dans le rapport qu’elle a rendu public le 9 avril 2013, au terme de trois années de recherche, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement (Anses) met en évidence l’existence de risques potentiels pour les enfants dont les mères ont été exposées à ce perturbateur endocrinien durant leur grossesse. Pour les filles, la modification de structure de la glande mammaire dès la formation du fœtus pourrait ainsi favoriser l’apparition ultérieure d’un cancer du sein. Même si ce risque est jugé « modéré » en l’état actuel des connaissances, l’Anses recommande aux futures mamans d’éviter au maximum l’exposition à ce perturbateur pourtant omniprésent dans notre environnement. D’autres risques (effets sur le système reproducteur femelle, sur le cerveau et le comportement, sur le métabolisme et le système cardiovasculaire) ont été évalués, pour leur part, comme « négligeables » dans la plupart des cas. Dans ses avis précédents, l’Anses avait déjà pointé les effets « avérés » du BPA sur l’animal alors qu’ils étaient seulement suspectés chez l’homme. Cette fois, l’Agence publique est allée plus loin. Pour la première fois, toutes les sources d’exposition de la population au BPA ont fait l’objet d’une évaluation systématique. Un travail colossal qui a mobilisé les experts de l’Anses pendant trois ans. Et un investissement justifié par le caractère insidieux et diffus d’un risque auquel nous sommes tous exposés. Le BPA est omniprésent dans notre quotidien : utilisé depuis 50 ans pour la fabrication des plastiques, il entre dans la composition des polycarbonates, des résines époxy, des polyesters et autres polychlorures de vinyle. Autant dire dans la composition de la plupart des objets qui nous entourent (récipients à usage alimentaire ou non, optiques de phares, matériel électrique et câbles, appareils électroménagers, dispositifs médicaux, encres d’imprimerie, etc.).
Les boîtes de conserve incriminées

Parmi les différentes sources d’exposition, l’alimentation entre en première ligne. Elle représente par exemple 84 % des risques de contamination pour la femme enceinte, tandis que 12 % proviennent de l’air et 4 % des poussières en suspension. Parmi les sources alimentaires, le BPA contenu dans les résines époxy qui tapissent l’intérieur des boîtes de conserve contribue à lui seul à 50 % des expositions toxiques. « La suppression des récipients de conservation qui relâchent du BPA contribuerait à réduire de manière significative l’exposition via l’alimentation sans pour autant l’annuler », remarquent les experts de l’Agence. Car les denrées d’origine animale (viande, abats, produits de la mer) figurent aussi au banc des accusés, tout comme l’eau conditionnée dans les bonbonnes en polycarbonate utilisées dans les collectivités.

Enfin, certaines professions sont plus exposées que d’autres : en particulier les caissières qui manipulent constamment des tickets de caisse. En effet, ces tickets sont le plus souvent imprimés sur des papiers thermiques qui contiennent des révélateurs chimiques riches en bisphénol A. Selon l’étude de l’Anses, en cas de grossesse, les enfants à naître de ces femmes présentent des risques accrus pour les quatre types d’effets considérés : glande mammaire, cerveau et comportement, appareil reproducteur féminin, métabolisme et obésité.

Au terme de cette enquête, les seuils critiques d’imprégnation au BPA, calculés par les experts de l’Anses, aboutissent ainsi à définir de nouvelles valeurs limites de toxicité qui sont de 5 000 à 20 000 fois inférieures à la valeur de la dose journalière admissible (DJA) reconnue officiellement par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Autant dire que ces DJA n’ont d’admissible que le nom ! De quoi jeter le doute sur les positions rassurantes de l’EFSA concernant les perturbateurs endocriniens.
Des substituts qui ne sont guère plus rassurants

La mention « sans bisphénol A » inscrite sur certains tickets de caisse et autres papiers thermiques tels que les relevés de carte bancaire ne suffit pas à les dédouaner de tout risque toxique. Car la plupart d’entre eux contiennent d’autres composants de la famille des bisphénols, qui n’ont pas fait l’objet d’essais toxicologiques complets. Les industriels doivent pourtant faire la démonstration de l’innocuité des produits qu’ils mettent sur le marché.

Aujourd’hui, le temps presse. À partir du 1er janvier 2015, le BPA sera banni de tous les contenants alimentaires (une mesure déjà effective pour tous les produits destinés aux enfants de moins de 3 ans). L’Anses a déjà dressé un premier état des lieux des substances alternatives au BPA, dont certaines sont déjà utilisées dans l’industrie. Mais « cet inventaire n’est probablement pas exhaustif », précise l’Anses. « Et même si la plupart de ces composés chimiques ont été préenregistrés sous REACH (base de données européenne des substances chimiques), ceux-ci n’ont pas pour autant fait l’objet d’essais complets, dans le domaine de la toxicologie, notamment vis-à-vis de la reproduction et/ou de leur caractère de perturbateur endocrinien ». De quoi inquiéter…
Traquez le bisphénol A dans les plastiques

En attendant l’interdiction totale du BPA dans les contenants alimentaires en plastique votée par le Parlement (à partir de 2015), il n’est pas toujours facile de faire le tri entre les matériaux qui en contiennent et ceux qui en sont dépourvus. Voici cependant quelques astuces pour identifier l’ennemi.

 

– Le polycarbonate est un plastique dur et transparent, qui peut facilement être confondu avec d’autres matériaux comme le plexiglas ou le propylène. Il est fréquemment utilisé pour la fabrication des bonbonnes d’eau. Mais on peut aussi le retrouver dans une foule d’ustensiles de cuisine : blenders, boîtes hermétiques micro-ondables, cuit-vapeur, cuves d’autocuiseur, douilles de pâtisserie, pichets, bacs de réfrigérateur… Le marquage de ces produits, grâce à un pictogramme comportant un chiffre de 1 à 7, n’est pas obligatoire, mais fréquemment utilisé par les industriels.
De 1 à 6, le matériau n’est pas du polycarbonate.
picto-7

En revanche, le chiffre 7 accompagné de la mention PC (pour polycarbonate) indique la présence de polycarbonate. Sans la mention PC, le chiffre 7 indique la présence possible mais pas certaine de polycarbonate.

 

– Certaines résines époxydes servant de vernis de revêtement à l’intérieur des boîtes de conserve contiennent souvent du bisphénol A. Dans le doute, préférez-leur les bocaux en verre même si le revêtement intérieur du couvercle peut comporter également du BPA. Côté contenants métalliques, ceux qui sont composés de 2 pièces seulement – un corps et un couvercle serti après remplissage, comme les canettes de soda ou de bière – sont a priori dénuées de BPA.

Florence Humbert – www:quechoisir.org – 04/2013

12 mai 2013

Bourse en ligne

Bourse en ligne Spéculation, attention

Bourse en ligne
Spéculation, attention

Dans un communiqué commun, l’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP) mettent en garde contre une vingtaine de sites basés à l’étranger proposant de spéculer sur les devises et les matières premières. À fuir à tout prix.
bourse-en-ligne-actu

Ils s’appellent 4XP, Astonforex, Fxcast ou Instaforex. Ils promettent tous de gagner de l’argent vite et sans effort. Ils sont immatriculés dans les pays de l’Est, parfois à Londres (mais en général sans avoir le droit de démarcher au Royaume-Uni) ou encore à Chypre, État désormais célèbre dans l’Europe entière pour le sérieux de son secteur financier.

Dans un communiqué commun publié le 8 avril 2013 (1), l’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP) « mettent en garde » contre ces sites qui proposent « en France, sans y être autorisés, des investissements sur le marché des changes non régulé ».

Les chances réelles de gains pour un particulier sans expérience dans ce genre d’activité sont quasiment nulles. Les risques de perte, en revanche, sont considérables car ces sites autorisent les investissements avec effet de levier : vous pouvez miser 100 000 € avec 1 000 € de crédit, et vous pouvez perdre 5 000 €, 10 000 €, etc.

Petite variante à la spéculation ordinaire, certains de ces sites proposent ce qu’on appelle des options binaires. L’internaute est invité à prendre position sur une question bien tranchée avec un choix oui/non, d’où le nom d’option binaire. Par exemple : « le yen va monter d’ici 48 h contre le dollar ». Ludique en apparence, ces options binaires sont gérées dans la plus grande opacité par les sites en question. Il ne faut y souscrire à aucun prix. En cas de pertes, les voies de recours contre ces opérateurs, qui n’ont en général qu’une adresse et un numéro de téléphone en France, seraient très problématiques.

Pour terminer, une option binaire : « en 2014, l’AMF et l’ACP émettront un communiqué quasiment identique, seuls les noms des opérateurs ayant un peu changé. Oui/non ? » Le « oui », selon nous, part largement gagnant, car la volonté politique d’éradiquer ces acteurs sulfureux de la finance fait manifestement défaut dans un grand nombre d’États membres de l’Union européenne. Seule consolation, ils semblent pour le moment faire relativement peu de victimes en France.

(1) Disponible sur www.amf-france.org.

Erwan Seznec – www:quechoisir.org – 04/2013

12 mai 2013