UFC-Que Choisir de Marseille et des Alpes-Maritimes

Supermarché Le palmarès des enseignes de la grande distribution

Voici le classement des enseignes de supermarchés et d’hypermarchés de la grande distribution alimentaire, hors hard discount, à partir de prix relevés du 21 septembre au 5 octobre 2013, dans 3 048 magasins et drives. Au cours de cette 29e édition de notre enquête, nous avons visité près des trois quarts des hypermarchés de France et un magasin sur quatre parmi les points de vente de moins de 2 500 m2. Notre panier de 78 produits comprend deux tiers de grandes marques et un tiers de marques de distributeurs (MDD), pour une valeur moyenne de 314 €.

Géant Casino se ressaisit, Auchan se cherche, Leclerc reste en tête

Le changement radical de politique des Géant Casino est le fait marquant de ce nouveau palmarès. L’enseigne a gagné neuf places en un an et talonne désormais Leclerc, qui reste la grande surface alimentaire la moins chère de France hors hard discount, mais de justesse. Les écarts sont serrés. Notre panier ressort à 295 € chez Leclerc et 300 € chez Géant Casino. Globalement, toutes les chaînes de magasins ont surveillé les étiquettes. Entre nos deux relevés de septembre 2012 et septembre 2013, nous constatons 0,2 % de hausse. Négligeable. L’effort est très net et porte préjudice aux hard discounteurs, dont la part de marché a reculé en 2013, retombant à 12 %, contre 14 % en 2010. Géant Casino, qui a toujours été assez bon sur les MDD, a particulièrement serré ses tarifs sur les marques nationales.

Les négociations ont dû être houleuses… Attention, c’est vrai seulement des hypers, et non des supermarchés Casino, qui restent chers. Chez Système U, les supermarchés ne sont pas beaucoup plus chers que les hypermarchés. Il y a seulement 5 € de différence sur notre panier (307 € contre 312 €). Chez Casino, l’écart entre un hyper et un super atteint 29 €. 300 € d’un côté, 329 € de l’autre. C’est le même nom, mais ce n’est pas la même politique de prix. Il va falloir que les petits formats fassent un effort. Carrefour et Intermarché sont au coude à coude sur la troisième marche, avec un panier à 311 €. Auchan a perdu quatre places entre nos deux classements, et se retrouve distancé en termes de compétitivité par ses concurrents directs. Ses prix se rapprochent de ceux de Cora, traditionnellement un peu plus cher que les autres distributeurs. Ses ventes en souffrent. Le chiffre d’affaire du distributeur nordiste a reculé de 2,3 % à périmètre comparable l’an dernier. Les U Express sont indéniablement chers, avec un panier à 334 €, mais il faut être équitable. Dans de nombreux villages, ce sont les dernières épiceries encore en service. Leur fréquentation est assez aléatoire, et leurs marges, rarement énormes. On ne peut en dire autant de Monoprix, dont les magasins de centre-ville continuent à pratiquer des tarifs vertigineux. Pourquoi se priver ? Tant que les clients ne désertent pas…

Les écarts locaux : Paris et le Sud-Est toujours trop chers

Tout le Grand-Ouest apparaît comme sensiblement moins cher que la moyenne nationale, grâce aux prix sages des enseignes qui dominent la zone, Système U et surtout Leclerc. Le panier moyen en Bretagne ou dans le Cotentin est proche de 307 €, contre 314 € pour l’ensemble du pays, avec des moyennes à plus de 327 € en région parisienne et dans le Sud-Est. On constate aussi que la frange Nord-Est du pays est assez chère. C’est le territoire de Cora et Auchan, effectivement mal classées dans notre palmarès. Le record de la vie chère, sans surprise, appartient encore et toujours à Paris : 358 €. Le magasin le plus ruineux que nous avons trouvé en septembre 2013 n’est pourtant pas parisien. Il s’agit du Monoprix de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, département limitrophe de la capitale, deuxième au palmarès national des prix hauts (panier à 351 €). À 394 €, ce Monoprix est 44 % plus cher que le Leclerc de Lanester (273 €), tout près de Lorient, pour des produits strictement identiques ! Monoprix invoque à juste titre les loyers urbains et les frais de personnel. Les salariés sont effectivement plus nombreux chez Monoprix, rapporté au mètre de linéaire. Il ne faudrait quand même pas oublier sa marge opérationnelle : 6,1 % en 2012, contre 2 % dans la grande distribution en général. Relancer la concurrence serait bienvenu dans certaines zones de chalandise, tout particulièrement là où les Monoprix sont en situation de monopole local.

Erwan Seznec (eseznec@quechoisir.org) avec Sandrine Girollet-wwwquechoisir.org 02/2014
9 mars 2014

Internet Gare aux soldes au rabais !

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Soldes sur internet

Au moment où débute la 3e démarque des soldes d’hiver, l’UFC-Que Choisir publie les résultats accablants de son étude approfondie sur les soldes sur internet révélant la faible part de produits réellement soldés mais aussi, et surtout, les pratiques artificieuses de certains professionnels pour amplifier l’intérêt réel de ces promotions. Sur la base de cette analyse exclusive, l’association appelle les consommateurs à la vigilance et les Pouvoirs Publics à l’action pour mieux contrôler et encadrer les soldes.

Alors que le commerce électronique se développe fortement, l’UFC-Que Choisir a vérifié le respect de la réglementation par 12 sites marchands d’Internet en matière de soldes pour les produits d’équipement de la maison (matériels hifi et informatique, électroménager brun et blanc …) (1) . L’analyse a porté sur les modalités d’affichage des produits en solde (indication du prix de référence ou du rabais, distinction entre les soldes et les autres actions promotionnelles …) et sur l’évolution des prix des produits avant et après qu’ils soient mis en soldes.

– Des rabais mirifiques … mais introuvables : Sur les 120 produits que nous avons suivis, les rabais restent globalement très modestes : seulement -15% en moyenne à l’ouverture des soldes et -19 % à la deuxième démarque. Mais pour mieux attirer le chaland, un tiers des sites monte en épingle le rabais le plus élevé d’un rayon qui trop souvent ne porte que sur des articles peu chers et en très faible nombre. Par exemple s’agissant de l’accroche ‘’Jusqu’à -80 %’’ pour le rayon ‘image et son’ de chez Pixmania, nous n’avons repéré cette ristourne que sur un protecteur d’écran vendu à 1€! De même, quand Cdiscount annonce des réductions allant jusqu’à 85 % sur l’électroménager, nous n’avons trouvé de telles réductions que sur 4 produits vendus à moins de 20 €.

– « promos », « bonnes affaires » : où sont les « soldes » ?  Pour éviter l’effet déceptif et attirer le chaland, la moitié des sites (notamment MisterGoodDeal , Rue du Commerce,  Cdiscount) présentent les soldes au milieu d’autres articles non soldés mais affublés d’accroches telles que «vente flash », « instant promo », « bonne affaire », « premier prix», etc … En effet, si la Loi exige que les soldes correspondent à des réductions réelles, tel n’est pas le cas pour ces autres offres dont les prix ne sont pas encadrés. Impossible pour le consommateur alors de s’assurer de la réalité de la bonne affaire promise.

– Vous avez dit « produits en stock » ? : la Loi interdit que les commerçants ne se réapprovisionnent  pour augmenter artificiellement le nombre de produits en soldes, car cette action promotionnelle est réservée à des produits déjà en stock. Les marchandises doivent ainsi avoir été proposées à la vente au moins un mois avant l’ouverture des soldes. Or, si l’ensemble des sites respecte cette disposition à la lettre, force est de déplorer que certains en détournent l’esprit.  Ainsi 13% des produits, introuvables chez ces commerçants avant décembre, ont été mis en ligne précisément au début de la période réglementaire.

– Trop de rabais en trompe l’œil : profitant de la même lacune réglementaire, dans 20 % des cas, certains sites tels que Webdistrib ont augmenté les prix de certaines références juste un mois avant que ceux-ci ne soient soldés. Ces hausses en décembre ont pour effet d’afficher des rabais en moyenne deux fois et demie plus élevés que la réalité. Pire, dans 8% des cas, les produits avaient été proposés avant les fêtes à un prix inférieur au prix soldé ! Si cet artifice inadmissible peut être démasqué et dénoncé sur les soldes fixes, en revanche il est à craindre qu’il soit particulièrement développé au moment des soldes flottants qui laissent la pleine maîtrise des dates aux commerçants.

 

Au vu des multiples dérives constatées, l’UFC-Que Choisir :

  • demande à la DGCCRF de diligenter une enquête sur la réalité des soldes en ligne, mais aussi dans les magasins physiques,
  • enjoint le Gouvernement de renforcer l’encadrement des soldes pour couper court aux mauvaises pratiques (allongement des délais de présence en rayon, modalités de présentation des promotions) et de supprimer les soldes flottants qui ajoutent encore à la confusion, en rendant impossible toute comparaison entre les prix soldés et les prix de référence,
  • insiste auprès du consommateur sur la nécessité de ne pas tenir compte des rabais affichés pour déterminer leur choix, mais  de comparer les prix entre les différents sites en se basant uniquement sur le prix de vente final.

CP/FD/01/2014

 

Retrouvez l’étude et les propositions de l’UFC-Que Choisir sur « Internet: gare aux soldes au rabais! » wwwquechoisir.org

9 mars 2014

Sécurité Sociale étudiante Les étudiants aussi ont droit à la vraie «Sécu» !

 

 Un an après qu’une mission Sénatoriale a conclu que, en matière de sécurité sociale étudiante, « le statu quo n’est guère envisageable », et alors que la Cour des Comptes a depuis largement étayé ce constat, les étudiants français continuent à subir les inadmissibles insuffisances de gestion des mutuelles étudiantes. Devant l’incompréhensible immobilisme des pouvoirs publics, la FAGE, 1ère organisation de jeunes, et l’UFC – Que Choisir lancent aujourd’hui une pétition en ligne appelant à une refondation de ce régime, dans l’intérêt de tous les étudiants.

Hérité du paysage étudiant de l’après-guerre, le système actuel de sécurité sociale étudiante, déléguant la gestion de ce service public à des mutuelles, est frappé de vétusté. Cela se traduit par une organisation inefficace, complexe et trop coûteuse.

NON à une gestion inefficace qui crée du renoncement aux soins pour un quart des étudiants
Les premières victimes de ce système sont les étudiants, dont 27 % ont déjà renoncé à voir un médecin(1). Comment s’en étonner, alors qu’un tiers d’entre eux attend encore sa carte Vitale plus de trois mois après son inscription, ne pouvant accéder à des remboursements rapides et au tiers payant ? Et les étudiants sont alors sans recours, puisque jusqu’à 93 % des appels reçus par les mutuelles étudiantes ne sont pas traités.

NON à une organisation complexe pour les étudiants
Dans chaque région, deux mutuelles étudiantes se font concurrence pour la gestion de la sécu étudiante : la LMDE, présente sur tout le territoire, et une mutuelle régionale. S’ajoute à cette dualité d’acteurs une dualité de missions, puisque les mutuelles étudiantes – en évident conflit d’intérêts- commercialisent également des produits de complémentaire santé. En conséquence, les étudiants peinent à s’y retrouver : seuls 39 % comprennent précisément le rôle des mutuelles étudiantes. Pire, 37 % des étudiants de 1ère année ignorent que les complémentaires santé proposées par ces mutuelles sont facultatives !(2)

NON à un système coûteux pour la collectivité
Trop petites pour profiter d’économies d’échelles, les mutuelles étudiantes bénéficient chaque année de 93 millions d’euros d’aides publiques pour couvrir leur gestion dispendieuse. Avec un taux de frais de gestion de 13,7 %, elles sont trois fois moins efficaces que l’Assurance maladie.

NON aux réformes incomplètes
Devant le constat aujourd’hui largement partagé d’une sécurité sociale moins efficace pour les étudiants que pour le reste de la population, la main des pouvoirs publics ne doit plus trembler. S’arrêter au milieu du gué de la réforme, par exemple en recréant une mutuelle étudiante unique comme le proposent certains, ne permettrait pas de réelles économies et serait sans garantie en termes de qualité de gestion. Les étudiants doivent rejoindre le régime général d’assurance maladie, car eux aussi ont droit à la vraie «sécu».

Pour mettre fin à un régime de sécurité sociale décrié par les étudiants et la collectivité des consommateurs, et revenir enfin aux objectifs qui avaient conduit  à sa création, la FAGE et l’UFC – Que Choisir lancent aujourd’hui un manifeste à signer en ligne et sur les campus des Universités, pour presser les pouvoirs publics de :

  • Mettre fin à la délégation de service public aux mutuelles étudiantes et intégrer les étudiants au régime général de sécurité sociale ;
  • Créer au sein de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) une commission incorporant une représentation étudiante majoritaire, notamment en charge de la politique de prévention à destination des étudiants ;
  • Coordonner localement ces actions de prévention par les CROUS, en partenariat avec les centres de santé universitaires.

CPFD/02/2014

 

 

 

9 mars 2014

Bilan Gaz Moins Cher Ensemble 71 000 souscripteurs vont pouvoir économiser 14 millions d’euros !

 

Alors que la campagne « gaz moins cher ensemble » s’est achevée le 31 janvier, l’UFC-Que Choisir dresse avec satisfaction le bilan de cette campagne qui participe effectivement à la dynamisation de  la concurrence sur le marché du gaz au service des consommateurs.

50 % des inscrits ont accepté l’offre personnalisée « gaz moins cher ensemble »
Sur les 142 491 inscrits à la campagne « gaz moins cher ensemble »,  70 812 ont exprimé le souhait de souscrire à l’offre personnalisée qui leur a été faite, soit pas moins d’un inscrit sur deux. La répartition géographique des bénéficiaires est conforme à celle des inscrits, à savoir dans l’ordre régional décroissant : Ile-de-France (14 600), Rhône-Alpes (7300),  Nord Pas de Calais (6500).
Avec une moyenne de consommation annuelle de 17 600 kWh, l’économie sur un an pour les bénéficiaires est de 194 euros.

14 millions d’euros d’économies
La campagne « gaz moins cher ensemble » de l’UFC-Que Choisir, grâce à la mobilisation des consommateurs, a permis d’obtenir la meilleure offre tarifaire sur le marché du gaz : au 1er février, le prix du kWh de cette offre est 15,5% moins cher que le tarif réglementé, soit 3,5 points de mieux que la meilleure offre du marché. Résultat : lorsque l’on agrège les économies moyennes des bénéficiaires, remise complémentaire individuelle de 35€ incluse, c’est plus de 13,7 millions d’euros de pouvoir d’achat  gagné par et pour les consommateurs.

Au-delà du gain en pouvoir d’achat, la garantie d’une sécurité juridique 
Soucieuse d’assurer, au-delà du gain en pouvoir d’achat, une sécurité juridique aux 71 000 souscripteurs, l’offre « gaz moins cher ensemble » initiée par l’UFC-Que Choisir comprend un contrat sûr, plus protecteur des consommateurs que ceux classiquement pratiqués (possible facturation sur la consommation réelle, responsabilité unique du fournisseur…), ainsi que l’implication de la Fédération dans le traitement des éventuelles réclamations. En quelques mois seulement, l’impact de cette campagne a été plus important que des années d’actions judiciaires en matière de clauses abusives énergie….  Il faut d’ailleurs noter que le fournisseur lauréat, Lampiris, s’est engagé à étendre ces conditions générales  plus protectrices à l’ensemble de ses clients à compter d’avril prochain.

L’UFC-Que Choisir se félicite donc du succès de cette opération au service des  consommateurs et note par ailleurs avec satisfaction que, plus largement, cette campagne a permis d’éveiller les esprits à l’intérêt de faire jouer la concurrence sur le marché du gaz et de lever les verrous qui bloquaient le comportement des consommateurs qui, au fond, aspiraient à exercer leur liberté de choix d’un fournisseur, de manière effective et sécurisée.

Ce succès souligne bel et bien que la campagne « gaz moins cher ensemble » répondait à une attente forte des consommateurs tant s’agissant de son  objet que du rôle même de notre association.

CPFD- 02/2014

9 mars 2014

Maquillage pour enfants Gare aux dangers masqués

 

Les dangers du maquillage pour enfants

A la veille de Mardi Gras, l’UFC-Que Choisir publie les résultats de son test labo(1) révélant la présence de nombreux composés aux effets nocifs dans certains maquillages et produits de déguisements destinés aux enfants. Sur cette base, l’association presse les autorités européennes de renforcer la réglementation et exige des fabricants qu’ils retirent de leurs formulations les composés incriminés.

Alors que le marché du maquillage pour enfants se développe, l’UFC-Que Choisir a analysé la composition de 10 kits de maquillage pour Carnaval et 8 coffrets de maquillage pour petites filles dont certains posent de réels problèmes de sécurité en raison de la plus grande sensibilité des enfants aux substances qu’ils contiennent, mais aussi parce que ces cosmétiques peuvent rester en contact avec la peau des journées entières multipliant ainsi l’effet de ces substances.

  • Des perturbateurs endocriniens dans la moitié des produits testés: nous avons retrouvé des parabènes à longue chaîne utilisés comme conservateurs dans 9 produits sur 18. Les fabricants s’obstinent à les utiliser alors que ces composés sont fortement soupçonnés d’interférer, même à très faible dose, avec la régulation hormonale.
  • Des parfums allergisants dans 5 produits : pour renforcer l’attrait de leurs produits certains fabricants n’hésitent pas non plus à ajouter des parfums malgré leur caractère allergisant. De ce point de vue, le brillant à lèvre ‘Hello Kitty’  pour Claire’s bat tous les records avec une concentration d’allergènes 140 fois supérieure à la valeur limite imposant leur étiquetage. Ce produit comporte en outre du propylparaben, ce qui explique que nous recommandions aux parents de ne pas acheter ce produit.
  • Des pigments chargés en métaux lourds dans 5 produits : seules trois références sont totalement exemptes de traces de métaux lourds, au rang desquels le plomb et le nickel sont les plus problématiques (le premier peut agir sur le système nerveux le second qui est allergisant est à ce titre interdit dans les bijoux). Plus grave, le maquillage-fond de teint ‘César’ cumule 3 métaux lourds : plomb, nickel et cobalt.
  • Des cosmétiques sûrs existent pourtant : par la quasi absence de produits préoccupants, trois produits démontrent qu’il est bel et bien possible de se passer de ces substances nocives : le kit de maquillage ‘Goodmark’, les sticks à l’eau ‘Grim’tout’ et les rouges à lèvre ‘S&Li Cosmetic beauty collection’.

Alors que le marché du maquillage pour enfants est en plein essor, comment admettre les insuffisances réglementaires aboutissant à une politique du laisser-faire parfaitement inacceptable ?
Décidée à préserver la sécurité des enfants, population particulièrement vulnérable,  l’UFC-Que Choisir :

  • Informe les parents en publiant sur son site quechoisir.org un guide pour choisir les produits les plus sûrs ; délivrer ses mises en garde pour que les consommateurs fassent un choix sans que la vérité ne leur soit masquée
  • Demande aux autorités européennes la mise en place d’une réglementation spécifique plus protectrice des jeunes consommateurs
  • Dans cette attente, exige des fabricants qu’ils retirent les substances toxiques de tous leurs produits cosmétiques destinés aux enfants.

 

 

(1) Résultats détaillés dans le Que Choisir n°523 de mars 2014 et sur Internet

9 mars 2014

Qualité de l’eau du robinet en France La protection de la ressource va « à vau l’eau » !

 

En plein salon de l’agriculture et alors que la France risque une nouvelle condamnation par Bruxelles pour les dégradations de sa ressource aquatique, l’UFC-Que Choisir rend publique, ce jour, la réactualisation de sa carte interactive sur la qualité de l’eau potable dans les 36 600 communes de France, consultable sur le site de l’UFC-Que Choisir (www.quechoisir.org). Sur la base des regrettables résultats liés aux pollutions d’origine agricole et à la sous mobilisation des moyens de prévention, l’UFC-Que Choisir appelle les pouvoirs publics à l’action pour une ressource aquatique préservée et une politique agricole de l’eau rénovée.

Par rapport à la dernière analyse de l’association, publiée en 2012, force est de noter que 280 000 consommateurs supplémentaires bénéficient  désormais d’une eau de bonne qualité, portant ainsi à 98 % la proportion de Français buvant, tout au long de l’année, une eau conforme aux critères réglementaires. Mais  cette amélioration notable ne saurait masquer les deux errements de la politique de l’eau en France : à savoir, les 1 480 000  consommateurs qui continuent à payer pour une eau non conforme, mais aussi et surtout une bonne qualité de l’eau potable  en trompe l’œil puisqu’obtenue au forceps :

  • L’agriculture, principale source de pollutions : à elles seules, les pollutions dues aux activités agricoles représentent, encore et toujours, la première cause de pollution de l’eau, 63 % des non conformités. Ainsi plus de 900 000 consommateurs, situés notamment dans les zones d’agriculture intensive du quart Nord-Est de la France,  boivent une eau contaminée en pesticides, en nitrates ou en sélénium. Par exemple à Berck dans le Pas-de-Calais ou à Coulommiers en Seine-et-Marne.
  • La persistance des défauts de traitement de l’eau : pour 33 % des non-conformités, relevées en majorité dans les zones rurales ou de montagne, la vétusté des réseaux ou le manque de surveillance des traitements d’assainissement aboutit à ce que soit distribuée à plus de 500 000 consommateurs, répartis dans 2 000 communes, une eau contaminée en bactéries ou en aluminium, par exemple à St Etienne (réseau Rochetaille-Barbanche), ou Albertville (réseau Fort Du Mont).
  • La dilution du « Grenelle de l’environnement » : les lois prises en application du « Grenelle de l’environnement » obligeaient que 500 sources d’eau potable prioritaires soient protégées, en privilégiant la mise en place sur ces territoires d’agricultures respectueuses de l’environnement. Six ans après le « Grenelle », les plans d’action actuellement développés au niveau local sont loin d’atteindre cet objectif puisqu’ils font toujours  la part belle à une agriculture conventionnelle sans la moindre contrainte réglementaire qui pourrait en limiter les excès, par exemple dans les départements de l’Eure, de la Meurthe et Moselle, de l’Oise, de la Seine-Maritime, de la Seine-et-Marne …
  • Une bonne qualité en trompe l’œil : le constat global d’une bonne qualité de l’eau du robinet ne saurait masquer une triste réalité : une eau polluée à la source qu’il faut dépolluer faute d’une réelle politique de prévention. Pourtant tenues par la loi de financer la prévention des pollutions agricoles à leur source, les agences de l’eau ne consacraient à cette mission que 6,5 % de leur budget et ne lui accordent pour leur nouveau budget que 0,5 % de plus, continuant ainsi à privilégier une trop coûteuse et malsaine dépollution des eaux. Véritable aberration écologique, cette prime à la dépollution est en outre une aberration économique puisque ce sont les consommateurs – et non les agriculteurs pollueurs – qui paient l’essentiel des taxes de dépollution : 80%  de celles-ci reposent sur eux! C’est toujours la scandaleuse règle du pollué payeur !

Plus de six ans après le lancement du « Grenelle de l’environnement » et alors que l’objectif calendaire européen d’un bon état écologique des eaux se rapproche – 2015 – l’UFC-Que Choisir dénonce de nouveau l’inadmissible passivité des Pouvoirs Publics et des agences de l’eau face aux atteintes sur la ressource aquatique. Dès lors, l’UFC-Que Choisir, qui invite les consommateurs à vérifier la qualité de leur eau potable grâce à la carte interactive   mise à leur disposition, presse :

  • le Gouvernement de faire respecter les objectifs des lois « Grenelle » s’agissant de la protection des captages prioritaires,
  • les agences de l’eau de changer de braquet s’agissant de la pollution de l’eau, et de concentrer les moyens sur la prévention des pollutions, essentiellement agricoles, de l’eau.

 

Retrouvez l’étude et les propositions de l’UFC-Que Choisir sur « La qualité de l’eau potable en France : « à vau l’eau » ? » wwwquechoisir.org – 03/2014

9 mars 2014

Transport L’Autorité de la concurrence réclame des autocars

Peu convaincue par les TER, l’Autorité de la concurrence prend le contrepied de la politique du tout-rail à la mode depuis des années. Non sans arguments solides et dans l’intérêt des usagers.

Autocars

La roue serait-elle en train de tourner ? Alors que le transport régional par rail bénéficie depuis des années  d’un préjugé très favorable, l’Autorité de la concurrence a rendu le 27 février un avis qui appelle à une libéralisation radicale d’un mode de transport moins cher et plus souple : l’autocar.

Actuellement, les ouvertures de lignes sont soumises à une réglementation draconienne. Les exploitants doivent obtenir une autorisation, ce qui peut prendre jusqu’à 18 mois. Leurs demandes sont très souvent rejetées par les régions, autorités organisatrices des transports, au motif qu’elles porteraient atteinte à « l’équilibre économique d’une offre conventionnée ». En clair, la SNCF exploite des TER, et les autocars ne doivent pas les concurrencer, y compris sur des tronçons critiques. Les TER Paris-Creil ou la ligne A du RER saturent le matin, mais il est interdit de créer des lignes d’autocars susceptibles de leur porter atteinte. De fait, le car représente seulement 0,0005 % du transport interrégional, contre 5 % – 10 000 fois plus – en Suède ou 4 % en Grande-Bretagne.

Dans son avis très documenté (100 pages), l’Autorité de la concurrence relève que nombre de régions  affichent une hostilité de principe à l’autocar, hostilité qui ne repose sur aucune analyse de l’équilibre économique des lignes de TER. Assez souvent, du reste, la SNCF ne communique pas aux régions les données qui permettraient d’apprécier l’équilibre en question. La situation est tellement verrouillée que les autocaristes déposent peu de demandes. « L’autocar longue distance est un marché surcontraint en France », « victime d’un déni médiatique », disait au Congrès de la Fédération nationale des transports de voyageurs, le 16 octobre 2013, un certain Guillaume Pépy, président de la SNCF…

La compagnie nationale sait qu’une clientèle ayant davantage de temps que d’argent (jeunes, retraités, touristes, etc.) ne prendra pas le TGV Paris-Lille ou Paris-Lyon, sans parler de l’Eurostar ou du Thalys. Elle a donc mis des autocars iDBus en service sur ces liaisons, avec des tarifs trois fois inférieurs à ceux d’un billet de train plein tarif. Ce qui ne l’empêche pas de freiner les autres autocaristes quand cela l’arrange.

Des TER qui roulent à vide

Le bilan des TER n’est pas très bon, rappelle l’Autorité de la concurrence. « Près de deux tiers des liaisons ferroviaires interrégionales correspondent à des flux de moins de 40 voyageurs par jour et 37 % à des flux de moins de 12 voyageurs par jour, quand le nombre de places assises par train est compris entre 200 et 600 ». Bref, les TER roulent massivement à vide, et l’autocar est sans doute davantage « complémentaire » que concurrent. Sillonnant des villages, il pourrait canaliser des voyageurs vers les gares.

L’avis rappelle au passage que « les émissions de gaz à effet de serre des trains grandes lignes chargés à 15 % sont supérieures à celles des autocars chargés à 80 % ». Est-ce encore un critère ? Le parc automobile mondial augmente au rythme de 14 millions de véhicules par an. Le temps de lire cet article (3 minutes), il comptera déjà 80 véhicules de plus. Qui peut croire que quelques centaines de cars sur les routes de France pèseront sur le climat ?

Recommandation de l’Autorité de la concurrence : assouplissement radical de la réglementation. Pour commencer, les contraintes démesurées pesant sur le cabotage doivent être levées. Aujourd’hui, les lignes internationales peuvent prendre des passagers pour des trajets nationaux (un car Paris-Amsterdam s’arrêtant à Lille, par exemple), mais seulement dans la double limite de 50 % de sa capacité et de 50 % de son chiffre d’affaire, ce qui conduit à refuser des clients alors qu’il reste des places. L’Autorité préconise par ailleurs la fin des autorisations administratives pour toutes les liaisons supérieures à 200 km, et une « clarification du test d’atteinte à l’équilibre économique des lignes conventionnées pour les liaisons de moins de 200 km ». Si l’atteinte en question ne peut être prouvée, il y aura feu vert à l’autocar.

Erwan Seznec (eseznec@quechoisir.org) -wwwquechoisir.org 02/2014

9 mars 2014

Certificats d’économie d’énergie Ça tourne mal

Le travail en cours sur les certificats d’économie d’énergie est très technique, mais il pourrait avoir des conséquences très concrètes sur les travaux d’économie d’énergie. Les consommateurs n’ont rien à y gagner.

Certificats d'économie d'énergie

Ce n’est encore qu’un projet mais il se présente mal. Le ministère de l’Écologie a décidé d’apporter sa pierre au choc de simplification réclamé par le Président en l’appliquant aux certificats d’économie d’énergie. Il est vrai que le dispositif est obscur et complexe, ce n’est pas Que Choisir qui dira le contraire, nos enquêtes de 2010 et 2012 sur le sujet le prouvent. Mais si le ministère s’obstine, c’est la qualité même de la rénovation énergétique des logements qui risque d’être mise à mal.

Actuellement, tous les équipements et travaux qui donnent droit au crédit d’impôt sur les économies d’énergie sont associés à un certain nombre de certificats d’économie d’énergie (CEE) monnayables, qui réduisent la facture. Mais pour qu’un matériel dispose de CEE, il faut que le fabricant prouve qu’il a été évalué et certifié, il doit attester de la performance du produit. L’industriel fournit les numéros de certification ou les preuves du signe de qualité, de la conformité à telle ou telle norme ou à un avis technique.

Mais tout cela devrait changer en janvier 2015, le ministère ayant décidé de de simplifier le dispositif, en instituant « un processus déclaratif de demande des certificats d’économies d’énergie, couplé à un contrôle a posteriori ». Concrètement, les preuves d’évaluation, de certification, c’est fini. Tout va reposer sur l’engagement des professionnels RGE (reconnu garant de l’environnement). Munis de cette qualification, ils sont censés ne proposer que des matériels performants et des solutions techniques conformes aux règles de l’art.

À Que Choisir on veut bien y croire, mais qu’arrivera-t-il si certains se laissent convaincre par des commerciaux talentueux qui leur vantent des équipements très performants (mais qui en réalité ne le sont pas) associés à une marge confortable ? Il y aura des contrôles a posteriori, annonce le ministère. Mais qui contrôlera ? Sur quels budgets ? C’est l’inconnu. Cela supposerait par ailleurs que les clients sachent repérer une isolation insuffisante, une pompe à chaleur qui n’a pas le niveau de performance requis, ou une chaudière qui n’a pas les bons rendements… Pas très réaliste !

Le travail de révision en cours sur les certificats d’économie d’énergie ne met pas à l’abri de contre références qui risquent de plomber le chantier de la rénovation énergétique. Il est encore temps d’appliquer le choc de simplification autrement. À Que Choisir on aimerait, il y va de l’intérêt des consommateurs.

Élisabeth Chesnais – wwwquechoisir.org

9 mars 2014

Itinérance Le roaming sous conditions

Après Orange, SFR et Free, Bouygues Télécom commercialise ce 24 février ses offres incluant des communications passées hors des frontières de l’Hexagone. Une véritable bataille s’est engagée depuis quelques semaines autour du roaming (appelé aussi itinérance), mais attention, car derrière les arguments marketing, des restrictions s’imposent.
C’est le nouveau cheval de bataille des opérateurs de téléphonie mobile. En incluant du roaming dans leurs offres, ils espèrent non seulement séduire les voyageurs, mais aussi se différencier de leurs concurrents. Ils anticipent surtout une décision européenne qui devrait les obliger, à terme, à appliquer un tarif unique, quel que soit le pays de l’Union depuis lequel se trouve l’abonné. Pourtant, dans la pratique, on en est encore loin, chaque opérateur imposant ses propres restrictions.

Bouygues Télécom inclut les appels, SMS et Internet depuis toute l’Europe et les DOM, mais uniquement dans ses forfaits Sensation à plus de 29,99 € par mois et seulement pendant 35 jours par année civile.

Orange propose, dans ses nouveaux forfaits, du roaming illimité depuis l’Union européenne et les DOM, mais seulement pour les appels et les SMS. L’accès à Internet, lui, est limité à 30 ou 60 jours par an selon le forfait (dans la limite de 7 ou 14 Go/an). En outre, les forfaits concernés sont chers : comptez au minimum 69,99 €/mois, sans smartphone et avec un engagement de 12 mois. L’opérateur propose aussi de nouveaux forfaits Origami Play (à partir de 32,99 €/mois) avec 7 ou 14 jours d’Internet mobile par an (dans la limite de 1 ou 2 Go/an selon le forfait).

SFR propose lui aussi de l’illimité dans son nouveau forfait Carré Europe. Il permet d’appeler, d’envoyer SMS/MMS et de se connecter à Internet (3 Go maxi par mois) dans toute l’Europe et dans les DOM, et ce, 365 jours par an. La formule est assez chère (à partir de 59,99 €/mois sans mobile et avec un engagement de 12 mois) et limitée aux 10 000 premières souscriptions.

Free, de son côté, inclut désormais dans son forfait à 19,99 €/mois les appels, SMS/MMS et connexions Internet passés depuis certains pays européens, vers la France et vers ces mêmes pays. Si l’abonné n’a rien à payer en plus, il doit avoir au moins 60 jours d’ancienneté. Par ailleurs, seules les communications passées depuis les Pays-Bas, le Portugal, l’Italie, l’Allemagne ainsi que les Antilles et la Guyane française sont concernées, et dans la limite de 35 jours par an.

Virgin Mobile, enfin, inclut 1 Go de data depuis l’Union européenne dans ses forfaits Telib et VIP.

Tous les opérateurs n’ont donc pas la même vision du roaming. Surtout, leurs offres ne couvrent que l’Union européenne, parfois les DOM. En dehors de ces zones, les tarifs restent souvent exorbitants.

Cyril Brosset – wwwquechoisir.org – 02/2014

9 mars 2014

Virements Sepa Attention aux frais abusifs

Consultez régulièrement vos relevés de comptes bancaires ! En effet, avec la mise en place annoncée des règles Sepa (Single Euro Payments Area) concernant les virements, les banques sont tentées de multiplier les frais. En cas d’abus, il est possible de contester.

Virements Sepa

Sepa est né de la volonté des états de l’Union européenne d’harmoniser les moyens de paiement. Ainsi, un virement à destination d’un autre État de l’Union européenne devra désormais être facturé au même tarif que dans le pays d’origine. À terme, l’Union européenne estime que des économies importantes seront générées par le système, notamment parce que les banques n’auront plus de rôle de mandataire, c’est-à-dire d’autorisation des prélèvements. Celui-ci sera reporté sur le fournisseur. En pratique, il suffira de signer un mandat de prélèvement et de l’envoyer au fournisseur avec un RIB. Donc moins de travail pour elles… Mais en attendant, les banques mettent plutôt en avant les coûts de ce passage qu’elles aimeraient répercuter sur les consommateurs.

Alors mieux vaut garder un œil attentif sur ses comptes et traquer les frais suivants : frais de mise en place d’un prélèvement Sepa, frais d’information, frais de révocation de prélèvement national, frais de transformation des virements nationaux en virements Sepa, etc. François, client de la BNP, s’est déjà vu prélever 9,75 € de frais pour le passage d’un prélèvement national en prélèvement Sepa (voir document ci-dessous). Même chose pour Nathalie à qui la Banque populaire a facturé 9,10 € pour le passage de ses prélèvements mensuels en faveur de la SNCF en prélèvements Sepa. Plusieurs plaquettes tarifaires mentionnent aussi déjà l’existence de frais d’information sur le dispositif Sepa. Ainsi, à la caisse du Crédit agricole Toulouse, on annonce que la notification de la mise en place du prélèvement est facturée 8,36 € ! Imaginons un client qui aurait mis en place une dizaine de prélèvements mensuels : le passage Sepa pourrait lui coûter plus d’une centaine d’euros. Ces frais sont tous négociables auprès de son établissement, alors n’hésitez pas à les contester en cas d’application systématique !

Exemple de frais Sepa

François s’est vu prélever 9,75 € de frais par sa banque, juste pour transformer un virement national en prélèvement Sepa.

Élisa Oudin- wwwquechoisir.org -02/2014

9 mars 2014