Entretien automobile
Entretien automobile: sachez vous défendre
Chère automobile ! On pense tout de suite carburants, prix d’achat, prime d’assurance. Et pourtant, 40% des sommes consacrées à cette automobile sont dépensés pour son entretien et ses réparations (pièces détachées incluses).
Si la hausse des prix d’achat a été limitée à 8% entre 2000 et 2009, c’est grâce à la concurrence, très vive, entre les constructeurs.
Par contre, durant cette même période, les pièces détachées ont augmenté de 30% ; et les dépenses d’entretien et de réparation ont augmenté de presque 50%.
Dans ce domaine, la qualité n’est pas toujours au rendez-vous ; les abus sont variés ; et les prix peuvent varier du simple au double selon les lieux de réparation ou d’entretien.
– La flambée des coûts des matières premières n’y est pas étrangère : métaux, plastiques, dérivés des hydrocarbures sont souvent utilisés.
De nombreux produits voient le jour et sont vendus à prix d’or : par exemple, des huiles pour moteur Diésel de dernière génération ; des phares, au xénon, tournants, avec des diodes pour les feux de jour ; etc…
La multiplication de nouveaux équipements, comme la climatisation, contribue à alourdir la note.
L’installation d’équipements anti-pollution, qui sont sensibles, comme par exemple, les filtres à particules pour Diesel.
Les constructeurs ont conçu les voitures de manière telle que, parfois, il faut remplacer tout un ‘’bloc’’ et non pas seulement la petite pièce cassée…
Les constructeurs, modérant leurs prix de ventes, se rattrapent sur les pièces détachées de marque…
Ils se sont également constitués des domaines réservés : certaines opérations d’entretien ou de réparation nécessitent des logiciels qu’ils gardent jalousement pour eux, facturant ainsi le prix qu’ils veulent dans leurs garages de marque.
Les garages indépendants et les centres-autos cherchent à compenser ce manque-à-gagner avec d’autres opérations ou par des augmentations.
Des tests comparatifs ont démontré que les prix sont très différents d’un lieu à l’autre, sans que l’on puisse établir une règle générale par catégorie de lieu de réparation. Il semble, toutefois, que les garages de marque facturent des prix un peu plus élevés ; mais, en général aussi, il semble qu’ils assurent un meilleur suivi de la voiture. Ce sera un avantage lors de la revente, car de nombreux acquéreurs pensent qu’un véhicule est mieux entretenu et réparé dans un atelier de la marque. Ils sont donc, prêts à choisir ce véhicule de préférence à un autre et à le payer un peu plus cher.
Que pensez-vous des forfaits ? Les vérifications annoncées ne sont pas toujours effectuées : la liste atteint des sommets, mais les pneus comptent pour quatre points, etc… Et ils sont rarement vérifiés tous les quatre… Même des pneus sous-gonflés de 500g : passent le test haut-la-main, alors qu’ils présentent un risque d’éclatement…
Ces forfaits ne sont pas une assurance-qualité. Mieux vaut faire faire les opération au fur et à mesure des besoins. Ils poussent à payer plus, alors que les fiches déclarent que tout est correct même si les vérifications n’ont pas été faites ou ont été bâclées.
– Les réparations sont-elles toujours bien effectuées ? Dans les grands ateliers, l’organisation du travail d’équipe peut ne pas être à l’avantage du client. De même, le turnover de la main-d’œuvre ne contribue pas l’amélioration de la qualité du travail.
En dehors des ateliers de la marque, les logiciels ou les outils ne sont pas forcément disponibles ; les ‘’remises à zéro’’ de l’ordinateur de maintenance peuvent être difficiles ; de même, les ‘’réinitialisations’’ prévues après chaque vidange sur certains modèles.
Là où le bât peut blesser très fort, c’est avec le programme d’entretien qui est moins bien connu en dehors du réseau que dans le réseau. Et si une intervention essentielle a été oubliée au kilométrage voulu, le constructeur refusera la garantie en cas de panne ou de casse…
Enfin, les constructeurs font effectuer, au sein de leur réseau exclusivement, les petites modifications ou rectifications qui s’avèrent nécessaires, qu’il s’agisse de pièces douteuses à remplacer ou de reprogrammations électroniques à faire. En dehors du réseau-constructeur, votre auto n’en bénéficiera pas.
– Quid des pièces détachées ? L’origine des pièces détachées n’est pas à prendre à la légère, surtout pour les éléments liés à la sécurité.
Le réseau de marque vous assure de la qualité des pièces qui seront montées sur votre véhicule. Mais des exceptions, voire des abus, ne sont pas à exclure.
Des pièces au nom d’un équipement (Valeo, Bosch, Siemens, etc…) sont les mêmes que celles que le constructeur utilise dans ses ateliers, ou même ses chaînes de montage : elles peuvent être facturées de 10 à 30% de moins ; elles sont souvent utilisées par les garages indépendants.
Quant aux pièces dites adaptables, la prudence est de rigueur : en effet, si certaines sont correctes, d’autres sont des contrefaçons dangereuses.
En conclusion, si vous avez un garagiste sérieux, que vous connaissez et en qui vous avez confiance, n’allez pas chercher l’aventure ailleurs ! Car, de l’aventure, vous pouvez en trouver !
– Certains réparateurs effectuent des travaux supplémentaires que le client n’a pas demandés… S’ils sont effectivement nécessaires, le réparateur, garage ou centre-auto, doit d’abord avertir le client et obtenir son accord. Sinon, vous êtes en droit de refuser de les payer et c’est au garagiste de prouver que vous aviez bien demandé ces travaux.
– Les pannes se répètent malgré les réparations ? Le réparateur a une obligation de résultat (art.1147 du Code Civil). S’il ne peut pas prouver que la nouvelle panne est indépendante de la précédente, il doit remettre votre voiture en état à ses frais, mais aussi indemniser le client (frais de dépannage, location d’un véhicule de remplacement).
– La voiture connaît des défaillances anormales ? Une faiblesse chronique ou une usure prématurée peuvent en être la cause. Constituez un dossier et écrivez (en Rec. A R) au vendeur et au service après-vente du constructeur : ce dernier connaît les points faibles de ses véhicules et doit prendre en charge les réparations qu’ils nécessitent.
– Votre voiture est immobilisée plus longtemps que prévu ? Si une date de restitution du véhicule était précisée sur l’ordre de réparation, écrivez en Rec. AR., au réparateur, ce qui vous permettra une prise en charge des dépenses que cette indisponibilité du véhicule vous a occasionnées (par exemple, pour partir en vacances train).
– Autre problème inattendu : c’est dans l’atelier que votre auto a été endommagée. L’art.1915 (ainsi que les suivants) du Code Civil prévoit que le garage doit vous rendre votre véhicule dans l’état où il se trouvait à l’entrée dans l’atelier (ou le garage). D’où l’importance de l’ordre de réparation et l’intérêt de le remplir avec soin.
– Le constructeur refuse d’appliquer la garantie au motif que vous faites entretenir la voiture hors réseau ? Il n’en a le droit que s’il prouve que le défaut est causé par une opération mal faite hors réseau. Conservez toutes les factures pour prouver que votre voiture est entretenue régulièrement et par des professionnels.
– Donc, l’ordre de réparation est un document important : daté, signé par vous et le garagiste, il est le contrat qui vous engage tous les deux. Bien sûr, y figurera votre nom, avec le type de voiture et son kilométrage. Il mentionne les travaux à effectuer, leur coût probable et le temps d’immobilisation du véhicule0. Si votre auto a des équipements particuliers, il faut les mentionner aussi.
Enfin, si votre voiture a des traces de chocs ou des rayures, il faut aussi les indiquer.
– Les contrats de garantie, aussi, réservent des surprises, surtout dans le domaine des exclusions… Les dommages causée par les tempêtes, la frêle, etc… sont, comme on pouvait s’y attendre, exclus. Mais, plus surprenant, le refus de garantir les dégâts causés par les fientes d’oiseaux, la sève d’arbre, le sable des routes africaines, etc… Relisez toujours le contrat avant un périple hors des sentiers battus !
– En fait, les garanties automobiles sont de trois ordres :
? La garantie constructeur, de deux ou cinq ans, couvre les véhicules neufs, pour leurs défauts de construction ou certaines pièces défectueuses. Pour les véhicules d’occasion, les garagistes offrent six mois ou un an de garantie.
? La garantie légale de conformité, selon les articles L211-4 et suivants du Code de la Consommation, s’applique aux véhicules achetés auprès d’un professionnel, comme à n’importe quel produit acheté dans le commerce : canapé, téléviseur, etc…
? La garantie légale des vices cachés (art.164 du Code Civil) s’applique aussi aux véhicules, achetés auprès d’un professionnel ou d’un particulier, comme à tous les biens de consommation : réfrigérateur, cafetière, etc…
– Bonne route !
MT/07/2011