Prévention des chutes
Accidents domestiques, déficiences, les risques se multiplient
PREVENTION DES CHUTES – BON PIED, BON ŒIL
Pour les plus de 65 ans, une chute peut avoir des conséquences graves : 9000 séniors en décèdent chaque année, ce qui représente la moitié des décès causés par des accidents domestiques. C’est à domicile que surviennent les deux tiers de ces deux millions de chutes annuelles.
. Chutes qui, même en l’absence de traumatisme, perturbent l’état général du sénior : en effet, selon une étude de l’hôpital Cochin à Paris, le simple fait de rester au sol pendant plus d’une heure multiplie par cinq la mortalité dans les six mois suivants.
. Certes, le danger est partout : mauvais état des trottoirs ; démarrages brusques et freinages secs des autobus ; centres commerciaux et magasins aux sols glissants ; éclairage public parfois insuffisant ; détritus et objets abandonnés, etc. Mais le risque de chute à domicile pourrait être considérablement réduit.
D’abord, le sénior doit connaître les facteurs aggravant le risque : – la polymédication en est un très sérieux, et surtout la prise de psychotropes ; aussi la limitation de ces derniers, associée à la révision de l’ordonnance s’imposent ; attention et équilibre sont perturbés.
– certaines maladies, l’affaiblissement, l’anémie peuvent entraîner des pertes d’équilibre ou des troubles de l’attention.
– les déficiences auditives ou visuelles, bien sûr, sont à prendre en compte.
– les chaussures, ainsi que les soins irréguliers de pédicurie, peuvent être à l’origine de chutes.
– un logement mal adapté est, lui aussi, un risque permanent. Malheureusement, un tiers des plus de 65 ans serait dans un logement inadapté.
. Comment réduire les risques ? Quelques mesures de bon sens peuvent y contribuer sans être d’un coût exorbitant : enlever les tapis ; renforcer les éclairages ; poser des mains-courantes, ainsi que des barres dans les WC et les douches ; installer une douche à la place de la baignoire. Inutile de céder aux sirènes du marketing : la baignoire à porte est une fausse bonne idée ; idem pour le parcours lumineux copié sur celui des cinémas ; quant aux monte-escaliers, l’installation, l’utilisation ne sont pas toujours parfaites ; et certains de ces appareils ont dû être démontés.
. Le coût moyen de cette adaptation est d’environ cinq mille euros ; des aides financières sont possibles : – pour de petits travaux effectués par un tiers, une réduction d’impôts pour service à la personne est possible ;
. L’agence Nationale de l’Habitat (ANAH) subventionne certains travaux à hauteur de 30 à 50% ;
. des crédits d’impôts peuvent selon les lois de finances en vigueur, atteindre 25% (jusqu’au 31-12-11) ;
. les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS), les Centres Locaux d’Information et de Coordination (CLIC) peuvent aussi renseigner sur les aides possibles.
Il faut penser qu’une adaptation rationnelle peut éviter l’entrée du sénior en maison de retraite et lui permettre de profiter de sa maison pendant bien des années encore.
. Pour des conseils, mieux vaut faire appel à des professionnels, tels les ergonomes ou les ergothérapeutes. En effet, ils analyseront les obstacles dans le logement, mais, aussi les difficultés de la personne : état de santé ; alimentation ; besoins de kinésithérapie ou d’atelier-équilibre, etc… Ils conseilleront les équipements utiles, comme des cannes, des sous-tapis, etc… ou des travaux d’aménagement selon l’état du sénior.
. Mieux vaut prévenir que guérir, là aussi. C’est pourquoi, aussi longtemps que possible, il faut manger sainement, rester actif (marche, gym douce) pour garder confiance en soi, et continuer à sortir. Il est tout aussi capital de surveiller sa santé : bilans auditif, visuel, podologique, médical ne peuvent que retarder la dégradation de l’état général du sénior.
MT/11/2011
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