conomies d’énergie suite
La fiscalité et les travaux à privilégier pour un hiver bien au chaud!
La rigueur des températures de février est venue à point nommé pour nous rappeler que les économies d’énergie restent de rigueur. Selon l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), 46 % des foyers français jugent leurs dépenses énergétiques trop élevées et 80 % d’entre eux ont pour priorité de réduire la part de l’énergie dans leur budget.
Et pourtant, même si le Grenelle de l’Environnement reste d’actualité, les incitations fiscales ont été revues à la baisse à compter du 01/01/2012. Cette diminution vise à limiter, voire éliminer, les effets d’aubaine, et les solutions techniques peu efficaces. Elle recentre les aides sur les ‘’bouquets’’ de travaux, qui sont de nature à réduire significativement la consommation énergétique d’un logement. Il est vrai que certains travaux, effectués seuls (comme la pose de double vitrage), peuvent améliorer le confort sans réduire les frais de chauffage.
D’autres, tels les remplacements de chaudières, ne donnent que des résultats moyens si la maison est mal isolée (combles ; toiture ; fenêtres ‘’à courant d’air’’). L’objectif 2020 d’avoir réduit de 38 % les consommations d’énergie de l’habitat existant, demeure une priorité. Cela dit, réduire les aides en vue de faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat, demeure aussi une priorité ! En plus de la réduction des aides fiscales, la possibilité de cumuler, pour un bouquet de travaux, le crédit d’impôt avec l’Eco-prêt à taux zéro (ECO-PTZ) est désormais limitée aux foyers fiscaux dont les revenus ne dépassent pas 30000€ (au lieu de 45000€ jusqu’alors). En conclusion, il semble bien que ces restrictions 2012 ne permettront pas d’atteindre les objectifs 2020 : encore faut-il avoir les moyens de financer, la même année, deux postes de travaux, souvent d’un prix conséquent…
Que faire alors ? La priorité absolue, c’est l’isolation des combles ou des toitures. C’est par là que 30 % de la chaleur s’enfuit de chez vous. C’est pour cela que le système de chauffage ne doit pas être remplacé avant : après la pose d’isolants, le nouvel appareil s’avèrerait surdimensionné, et donc inutilement coûteux. Autre échappatoire à calories : les murs. A travers eux, c’est 25 % de la chaleur qui s’évade. L’isolation des murs est donc aussi très rentable, même si l’opération est plus complexe qu’elle se fasse par l’extérieur ou par l’intérieur. Ce sont surtout les murs exposés au nord ou aux vents dominants qui doivent être isolés en toute priorité.
En deuxième priorité, changer les vieilles fenêtres est rentable : 15 % de la chaleur s’échappe à travers elles. De plus, le confort sera immédiatement sensible : moins de courants d’air, plus aucune buée… En façade nord, un triple vitrage peut être utile. Mais un double vitrage peu émissif laissera mieux entrer le soleil. Les nouvelles fenêtres imposent l’installation d’une VMC : un modèle simple flux hydro-réglable est une bonne solution. Sans VMC, vous auriez des traces d’humidité et des moisissures !
Quant au chauffage lui-même, équipé de thermostat d’ambiance programmable et robinet thermostatique sur les radiateurs sont des investissements rentables. Pour un chauffage central, une chaudière à condensation, même si elle est chère à l’achat, s’impose de par son efficacité énergétique. D’un prix qui peut paraître dissuasif, la chaudière basse température se révèle être un compromis acceptable. Quel que soit le système choisi, le rendement optimal à rechercher est celui d’une chaudière dont la puissance correspond aux besoins habituels, et jamais à des pics de consommations exceptionnels.
Pour la production d’eau chaude, renoncez à la pose d’un système instantané ; un ballon de 80 litres est préférable, quelle que soit l’énergie du chauffage.
Quant au chauffage électrique, mieux vaut investir dans une isolation renforcée, et ensuite remplacer les convecteurs par des radiants et des radiateurs à inertie. Les pompes à chaleur (PAC) ne sont pas aussi rentables que prévu : les économies sont d’environ 17 % par rapport à des convecteurs. Les coefficients de performance (COP) des PAC (air/air en particulier, mais air/eau aussi) sont très prometteurs, mais la réalité n’est pas toujours à la hauteur des promesses.
Le chauffage au bois peut être une solution intéressante. Quant au chauffe-eau solaire, il peut s’avérer rentable.
Dans tous ces secteurs, les marges bénéficiaires sont élevées ; l’acheteur ne doit donc pas hésiter à négocier avec le professionnel choisi.
Quels sont les bouquets de travaux à conseiller ?
A la base de toute combinaison, l’isolation des combles par des isolants de 30 cm d’épaisseur minimum. Avec l’isolation des murs par l’extérieur, (certes coûteuse), vous réduirez votre consommation de 60 %. Isolation des combles chaudière à condensation programmateur : la facture de chauffage est divisée par deux. Isolation des combles et du sol : c’est moins 40 % sur la note de chauffage.
Dernière interrogation, mais non la moindre : quelle entreprise choisir ? Un nouveau label, délivré conjointement par l’ADEME et par le Ministère de l’Ecologie, ‘’Reconnu Grenelle Environnement’’, est attribué aux entreprises et artisans du bâtiment qui sont déjà qualifiés Qualibat EnR (= Energie Renouvelable), Eco artisan, les pros de la performance énergétique, Qualisol (chauffe-eau ou chauffage solaire), Qualibois (chauffage au bois), QualiPV (photovoltaïque), Qualipac (pompe à chaleur), Qualifelec énergies nouvelles ou économies d’énergies. Une charte commune leur est imposée par les pouvoirs publics, afin d’améliorer leurs compétences techniques et d’éliminer les gens sans scrupules. Pour mériter l’un de ces labels, les entreprises doivent avoir un responsable dûment formé ; elles doivent subir un contrôle de chantier et effectuer au moins deux de ces installations tous les deux ans ; leur organisme certificateur doit traiter les réclamations des clients. Même s’il existe une vive concurrence entre les labels, la charte les oblige tous à progresser.
Néanmoins, ces labels ne garantissent pas à 100 % que le travail sera bien exécuté, ni que la réactivité sera au rendez-vous en cas de panne. Le client doit être vigilant et poser de nombreuses questions.
Si le chauffagiste ne parle pas d’isolation, prudence ! En effet, le professionnel qui réalise l’audit énergétique de votre maison peut être tenté de faire le maximum de travaux dans son corps de métier ; au contraire, une entreprise qui fait à la fois de l’isolation et du chauffage établira un devis plus équilibré. Là comme partout, le bouche-à-oreille peut vous apporter beaucoup d’informations utiles.
Pour choisir les bons travaux proposés par le bon professionnel, consultez un conseiller de l’Espace Info Energie le plus proche de votre domicile : montrez-lui audit énergétique, devis, etc… Ecoutez son avis sur les travaux qui vous sont préconisés par les entreprises, car ses conseils sont objectifs et dénués de tout intérêt commercial. Vous pouvez même aller le consulter avant tout contact avec les artisans : en lui apportant plan de votre maison, factures actuelles de chauffage, etc… Vous aurez déjà une bonne idée de ce que vous devez faire ; et ensuite, vous aborderez les professionnels en toute connaissance de cause, donc en position de force. Ces Espaces Info Energie, étant financés par l’ADEME et les collectivités territoriales, sont neutres et gratuit.
MT/04/2012