UFC-Que Choisir de Marseille et des Alpes-Maritimes

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Consommation

Crédits et discrédits

Principale préoccupation des Français, le pouvoir d’achat a été le grand absent des débats de l’élection présidentielle. Aucun candidat n’a défendu, malgré la forte attente des consommateurs et les appels répétés de l’UFC-Que Choisir, un projet cohérent en matière de consommation. À croire que les politiques n’accordent aucun crédit à la cause consumériste.

Encadrement du montant des loyers en fonction des prix du voisinage, division par deux des droits de mutation à titre onéreux pour l’acquisition de sa ­résidence principale, instauration d’un coefficient multiplicateur pour enrayer les marges indues de l’alimentaire, ­instauration d’une action de groupe… Certaines mesures proposées par l’UFC-Que Choisir dans son « pacte consumériste » ont été reprises par les ­candidats à l’élection présidentielle. Mais force est de déplorer leur nombre limité et le fait qu’elles ne constituent vraiment pas leur cheval de bataille ! Seuls deux ­candidats (Nicolas Dupont-Aignan et Eva Joly) ont signé notre pacte et les mesures consuméristes figurent en queue de leur programme, voire en annexes. Comment admettre un tel dédain pour une cause aussi cruciale en période de crise ? Faut-il rappeler que la consommation est le ­dernier moteur de la croissance, et que la production ne saurait être relancée sans le levier et les orientations de la demande ? Les dépenses contraintes de ­consommation ont considérablement ­augmenté, jusqu’à représenter pour les ménages les plus fragiles près de 90 % de leur budget. Les dépenses courantes sont de plus en plus financées par de ­l’endettement. Selon l’Observatoire du crédit, près de 1 % des crédits à la consommation sont dorénavant utilisés pour faire face à des dépenses courantes ou de santé. Le crédit devient de plus en plus un substitut au pouvoir d’achat en berne. Ce chiffre, en hausse depuis trois ans, est d’autant plus inquiétant que, en dépit des avancées législatives obtenues par l’UFC-Que Choisir en matière de ­distribution du crédit à la consommation, les Français n’ont toujours pas vraiment le choix de leur crédit. L’enquête menée par nos associations locales dans les lieux de vente montre une nouvelle fois que le ­crédit revolving – que la loi oblige ­désormais à appeler « renouvelable » –, coûteux et complexe à gérer, est, malgré un léger recul, toujours en bonne place. Et sans vérification de la solvabilité du client ! Les grandes surfaces ont ainsi été prises en flagrant délit de non-respect de la loi. Alors que le surendettement ne cesse de grimper ( 6,6 % en 2011), que chaque dossier contient au moins quatre crédits renouvelables, on ne peut admettre que les professionnels continuent cette distribution irresponsable et que la fabrique à « malendettement » tourne à plein régime. Parent pauvre de l’élection présidentielle, la consommation restera, n’en doutons pas, un enjeu de la prochaine mandature. L’UFC-Que Choisir entend bien peser de tout son poids à cette fin. À défaut, ce ne seront pas les lieux de vente mais les hommes politiques qui seront une nouvelle fois discrédités !

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