Slogans publicitaires
Slogans publicitaires liés à la santé
Les slogans publicitaires liés à la santé font vendre, et l’industrie agroalimentaire en fait un usage immodéré. A tel point que l’autorité sanitaire européenne à Bruxelles, avait, dès 2006, averti ces industriels : oui, ils allaient devoir prouver scientifiquement les bienfaits annoncés par leurs services de marketing !
L’AESA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) a reçu 44000 dossiers de toute l’Europe ; elle les a triés et regroupés en environ 4400 et a rendu une décision sur un peu plus de 2000 d’entre eux.
88% de ces allégations santé prétendument scientifiques ont été retoqués ! Le lien entre le composé ou l’aliment et le bénéfice pour la santé n’est pas démontré… Par exemple, il n’est pas prouvé que le calcium aide à prévenir l’hypertension, que la betterave détoxifie l’organisme, etc…
Parfois, certaines de ces allégations n’avaient même rien à voir avec la santé, comme Push-Up censé donner des seins plus fermes et volumineux, ou Kinder prétendant que son chocolat aide à grandir !
Mais si un bon coup de balai vient d’être donné, le placard a encore besoin d’un coup de torchon… Les phytostérols peuvent continuer à être vantés, alors que les experts français se demandent s’ils sont inoffensifs…
Les allégations concernant les fruits, les légumes, les fibres sont rejetées au motif que ces aliments ne sont pas assez caractérisés.
Vitamines et minéraux sont considérés pour leurs fonctions respectives normales ; mais l’AESA les ayant exprimés de manière monotone, pour ne pas dire indigeste, les industriels réclament le droit de vanter leurs qualités par des slogans plus alléchants.
Malheureusement, sous prétexte qu’un produit contient une vitamine quelconque, la publicité pourra continuer de le présenter comme bon pour la santé même s’il est trop gras, trop sucré ou trop salé ! Un comble !
Nul doute que si l’AESA a encore bien du pain sur la planche, l’UFC-Que Choisir aura encore de quoi se mettre sous la dent ! Car l’industrie agroalimentaire, dont l’imagination est digne d’Hollywood, va mettre au travail ses meilleurs spécialistes, non pas de nutrition, mais de sémantique, stylistique, etc… pour suggérer en douce. Comme avec les mamans animaux de Danone, mises en parallèle avec la maman qui donne Actimel à sa fille : il n’est pas dit qu’Actimel protège les enfants, mais c’est suggéré…
MT/01/2013