Mondialdiscount.com
Prison ferme pour les gérants
Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné à de la prison ferme les trois responsables de Mondialdiscount.com. Ce site marchand, qui a fermé ses portes en 2008, est à l’origine d’une des plus grosses déroutes du commerce électronique français.
Des commandes jamais honorées, des demandes de remboursement qui n’aboutissent pas, un service après-vente inexistant… En quelques mois d’existence, Mondialdiscount.com avait réussi l’exploit de faire des milliers de mécontents. De nombreux clients s’étaient pourtant laissés séduire par ce site marchand qui proposait des appareils électroménagers et du matériel hi-fi à des prix particulièrement attractifs et par la livraison gratuite. Sauf qu’au final, bon nombre d’entre eux n’ont jamais reçu l’article qu’ils avaient commandé ni récupéré l’argent qui avait été débité de leur compte. Mondialdiscount avait fini par baisser le rideau, laissant sur le carreau quelque 4 200 victimes pour un préjudice total d’environ 2 millions d’euros.
Sept ans après le début des faits, trois responsables de la société viennent d’être condamnés par le tribunal correctionnel de Marseille (13). Deux des gérants ont été condamnés à deux ans de prison dont un avec sursis et à une interdiction de gérer une société pendant 3 ans. Le gérant de fait, considéré comme le « cerveau » de la société, a écopé de trois ans de prison dont deux fermes ainsi qu’une interdiction définitive de gérer une entreprise. Les trois coauteurs devront aussi indemniser les parties civiles au titre de leurs préjudices matériel et moral. Ils devront également verser à chacune d’entre elles 100 ou 200 € (selon que le préjudice est inférieur ou supérieur à 1 000 €) au titre des frais engagés. L’UFC-Que choisir, qui s’était portée partie civile au nom des consommateurs, touchera quant à elle 5 000 € de dommages et intérêts.
L’enquête, lancée en juin 2008 à la suite de nombreuses plaintes, avait révélé que les prix de vente affichés et la livraison gratuite ne permettaient pas à la société de dégager de bénéfices. Certains articles étaient même vendus à perte. De quoi douter de la réelle volonté des dirigeants de livrer les produits. Les enquêteurs avaient aussi montré que derrière ce site implanté à Marseille se trouvaient d’autres sociétés et que deux des dirigeants étaient aussi à l’origine de la création de la société I-Return qui elle-même exploitait le site Lemagiciendesprix.com, placé en liquidation judiciaire en 2009.
Cyril Brosset – wwwquechoisir.org- 02/2014