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Enquête sur les allergènes Les professionnels allergiques à la bonne information des consommateurs

Près d’un an après l’entrée en vigueur de l’obligation d’une information écrite sur la présence d’allergènes dans les aliments non emballés(1)  et alors que les accidents allergiques ont doublé chez les enfants(2) , l’UFC-Que Choisir publie aujourd’hui les résultats inquiétants d’une enquête de terrain exclusive dans les restaurants, les boulangeries-pâtisseries et les rayons coupe de la distribution.

La bonne information des 6 à 9 millions de consommateurs souffrant d’allergies et d’intolérances alimentaires est un enjeu crucial sachant que la seule solution pour éviter des accidents potentiellement mortels ou des affections très invalidantes, consiste à écarter tous les aliments contenant le composé nocif. C’est pourquoi les enquêteurs de l’UFC-Que Choisir ont étudié la mise en application de la nouvelle obligation réglementaire d’information des consommateurs dans 375 commerces répartis dans 81 départements(3) .

•    L’information donne des boutons aux commerçants
Seule la restauration rapide respecte strictement la lettre du Décret. Mc Donald’s, Quick et KFC mettent à disposition l’information sur les allergènes dans la totalité des 9 établissements visités. Pour la grande distribution en revanche, il est inadmissible qu’un quart des 134 magasins visités soit encore hors la loi ! Si aucune enseigne n’est en mesure de réaliser le ‘sans faute’, Monoprix est en tête avec 88 % de magasins visités publiant les allergènes. Géant-Casino est en fin de classement avec seulement 57 % de magasins enquêtés donnant l’information sur les allergènes, soit à peine plus d’un magasin sur deux.

Quant aux 232 commerces artisanaux (boulangeries-pâtisseries, traiteurs et restaurants de quartier), ce sont les cancres en matière d’information, 75% d’entre eux ne publiant pas la moindre information sur les allergènes !
Le petit commerce est également dernier de la classe en matière d’accueil : dans près d’un commerce sur cinq, l’attitude des commerçants est peu coopérative, voire franchement hostile ! Pourtant le droit à une information fiable, loin d’être une lubie, est un enjeu de santé pour les consommateurs allergiques ou intolérants.
•    Une information trop peu digeste
Profitant d’une rédaction ambiguë du décret sur les modalités d’information des consommateurs, les professionnels se contentent trop souvent de compiler les informations, sans se soucier d’en faciliter la lisibilité par les consommateurs. Ainsi tous les restaurants de « fast food » visités regroupent les allergènes pour l’ensemble des produits sur des affiches de petite taille très peu lisibles. Quant à la grande distribution, les consommateurs doivent trop souvent chercher les allergènes perdus dans des classeurs au milieu de centaines d’autres références. Il faut cependant saluer l’effort de lisibilité réalisé par certaines enseignes –au premier rang desquelles Auchan- qui privilégient des étiquettes individuelles bien lisibles placées sur chaque aliment.
•    L’étiquetage de précaution protège les commerçants, mais n’informe pas les consommateurs
Il est inadmissible que 60% des magasins de la grande distribution et un tiers des petits commerçants visités mentionnent la présence éventuelle de traces d’allergènes, alors même que les procédés permettant de limiter les contaminations accidentelles lors de la fabrication n’ont jamais été aussi bien maîtrisés et contrôlés. Ces étiquetages de « précaution » mis aujourd’hui dans le seul but de dédouaner la responsabilité légale des professionnels en cas d’accident allergique, ont pour effet collatéral de restreindre encore plus le choix des consommateurs allergiques.

Ces constats sont d’autant plus désolants que l’allergie, loin d’être anodine,  figure désormais au 4e rang des maladies chroniques selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il ne s’agit donc pas d’un simple problème d’information mais bel et bien d’un enjeu de santé publique. Profondément attachée à garantir aux consommateurs allergiques et intolérants, l’accès à une alimentation présentant toutes les garanties de sécurité, l’UFC-Que Choisir :

Demande aux Pouvoirs Publics de contrôler la bonne application de la nouvelle obligation réglementaire et de sanctionner les contrevenants ;
Réclame une réécriture du décret pour préciser les modalités d’information des consommateurs, afin que les allergènes soient indiqués par le biais d’étiquettes individuelles placées directement auprès des aliments ;
S’oppose à la généralisation de l’étiquetage de précaution et saisit à cet effet l’Anses pour que celle-ci encadre strictement son utilisation.

(1) Décret n° 2015-447 du 17 avril 2015 relatif à l’information des consommateurs sur les allergènes et les denrées alimentaires non préemballées, entré en vigueur le 1er juillet 2015

(2 )Entre 2005 et 2008, les accidents anaphylactiques ont augmenté de 109 % en France chez les enfants – Source avis n°66 du Conseil National de l’Alimentation – Janvier 2010

(3) Enquête terrain réalisée du 12 au 26 mars 2016 dans 81 départements sur 375 commerces : 134 magasins des grandes enseignes de la distribution (aux rayons traiteurs à la coupe), 112 boulangeries-pâtisseries, 71 restaurants de quartier, 49 traiteurs et 9 établissements de restauration rapide.

Retrouvez l’étude relative à ce communiqué : « Etiquetage des allergènes sur les aliments non emballés : un an après la Loi, les professionnels toujours allergiques à leurs obligations » www:quechoisir.org

160607_Synthèse allergènes
(PDFFD – 46906 Ko)

CP/FD/06/2016

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