Assurances auto
Pas d’assurance du bon état de la concurrence ?
L’Autorité de la concurrence s’est publiquement inquiétée la semaine dernière du silence des assureurs s’agissant de la question de la libéralisation des pièces automobiles lors de sa conférence de presse annuelle. En effet, le marché des pièces automobiles, marqué par une structure monopolistique, connaît, années après années, des hausse de prix anormalement élevées et, dans ce cadre, le mutisme des assureurs ne laisse pas silencieux le gendarme de la concurrence. Selon le Président de l’Autorité, « C’est presque le silence radio … à croire qu’il n’y a pas suffisamment de concurrence dans le secteur de l’assurance et qu’ils (les assureurs auto) peuvent sans difficulté répercuter les surcoûts dans les primes d’assurance que paient les assurés » avant d’ajouter « je ne me prononce pas mais j’ai quand même quelques doutes ».
Pour être franc ce silence m’étonne aussi, mais pour des raisons différentes. En effet, à plusieurs reprises, dans des reportages télé ou lors d’une réunion de concertation à la DGCCRF, la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (FFSA) et la Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (GEMA) ont pris parti pour la clause de réparation, c’est-à-dire une libéralisation du marché des pièces de carrosserie. Mais il est vrai que leur attitude est un peu timorée comparée à la véritable campagne de mystification et d’intimidation lancée par les constructeurs contre la libéralisation…. Dernier exemple en date de la fanfaronnade médiatique des constructeurs, le recours intenté devant le Conseil d’Etat, à grand renfort de communication, contre le premier diagnostic de l’Autorité, un simple document de consultation… Décidée à soutenir l‘Autorité en vue de la libéralisation du marché des pièces automobiles, l’UFC-Que Choisir membre co-fondateur de la plateforme libère mon auto, est intervenue dans la procédure au soutien de l’Autorité. Les assureurs seraient bien inspirés de faire de même ou à tout le moins d’affermir leur position pour que l’on avance plein pot vers la libéralisation tant attendue par les professionnels de la filière de l’Après-Vente automobile comme par les consommateurs.
blog Alain Bazot Président UFC-Que Choisir 07/2012