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Automédication

Automédication : Contre les maux diagnostiqués, l’UFC-Que Choisir propose son antidote

L’automédication -l’ensemble des médicaments vendus sans ordonnance- représente un tiers des dépenses de médicaments des consommateurs et 12% de leurs frais de santé, soit 2,1 milliards d’euros. L’automédication est donc un sujet important pour les consommateurs tant du point de vue sanitaire, en raison de l’absence de prescription et donc de conseil par un médecin, que financier.
L’attention de l’UFC-Que Choisir est d’autant plus grande que les pharmacies bénéficient d’un monopole sur la distribution des médicaments sans ordonnance, modèle exceptionnel en Europe où la distribution d’automédication est aujourd’hui le plus souvent libéralisée. Face à ce système monopolistique, il est du devoir de l’UFC-Que Choisir de veiller à ce que le consommateur bénéficie du meilleur rapport qualité-sécurité-prix et de diligenter des enquêtes. En 2009, à l’appui des résultats d’une première enquête menée grâce à son réseau d’enquêteurs, l’association avait mis en évidence de sérieux dysfonctionnements en pharmacie tant s’agissant de la qualité du conseil que du niveau de prix, ce qui avait conduit les pharmaciens à s’engager à des démarches d’amélioration. Soucieuse de vérifier le respect des engagements pris, l’UFC-Que Choisir a maintenu sa vigilance et vient de
renouveler son enquête.
Comme en 2009, les résultats soulignent la défaillance du monopole non régulé dont bénéficient les pharmaciens :
– D’une part, la qualité du conseil, quand il n’est pas absent, est souvent déficiente ;
– Par ailleurs, les pharmaciens pratiquent l’opacité des prix, qui anesthésie la concurrence ;
– Enfin, les enquêteurs ont constaté une inquiétante fièvre tarifaire, sans logique
économique apparente.
La mise en vente de certains médicaments devant le comptoir, autorisée en 2008, n’a donc pas eu les
vertus concurrentielles annoncées. Appuyée par les exemples étrangers, se pose dès lors la question de la pertinence d’une libéralisation encadrée de la distribution des médicaments sans ordonnance, par leur mise à disposition en parapharmacies et dans des espaces dédiés en grandes surfaces -en présence impérative d’un pharmacien. Cette mesure permettrait une économie pouvant atteindre 16% des dépenses de médicaments non-remboursés, soit 270 millions d’euros de gain.
La libéralisation n’aurait qu’un impact mineur sur la profitabilité des pharmacies d’officine, de l’ordre de 3,7% à 5% de leur marge, et ne devrait donc pas occasionner de réduction de leur réseau. Au contraire, une libéralisation encadrée permettrait d’accroître de 10% le nombre de points de vente des médicaments sans ordonnance.
Les résultats de cette enquête appellent également de nouvelles mesures pour améliorer le niveau de connaissance des consommateurs sur l’automédication. L’UFC-Que Choisir demande par exemple un renforcement de l’information sur les interactions et contre-indications dès l’emballage des médicaments.
Au final, la réforme de l’automédication prônée par l’UFC-Que Choisir représente une avancée pour le consommateur, mais également, en raison de l’instauration d’une véritable concurrence, une opportunité pour les pharmaciens, qui gagneraient là l’occasion de se recentrer sur la plus-value qu’ils revendiquent : le service à valeur ajoutée et un conseil de qualité, adapté à chacun.

FD/04/2012

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