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Banques et cartes

CB: des abus constatés dans les débits

Cartes bancaires : les banques prises en flagrant débits

Interrogés sur les secteurs dans lesquels ils ont le plus besoin d’être défendus, les français mettent en 2ème position les banques, avec comme préoccupations principales les tarifs et la clarté des services offerts. A l’UFC-Que Choisir vous avez récemment dénoncé la forte croissance du montant des cartes bancaires. Et aujourd’hui, après l’analyse du système de la carte bancaire, vous mettez en avant ses conséquences sur les porteurs, notamment ceux en difficultés.

1 – 1er constat : la carte bancaire est d’un bon rapport pour les banques !
La cotisation annuelle représente à elle seule 2,8 milliards d’Euros par an. Sur les 36,3€ de frais de cotisation annuelle moyenne sur les cartes classiques, 15,3€ n’ont aucune justification économique identifiée, soit une marge potentielle de 42%. Exemple : le coût de fabrication est compté tous les ans alors que le renouvellement est tout les 2 ou 3 ans
.
2 – Il y a aussi les frais et commissions diverses !
D’après nos estimations, les 23% de clients qui ont des découverts non autorisés paient chaque année à leurs banques 2,7 milliards d’euros de frais d’incidents dus à la carte bancaire. C’est presque autant que les frais payés par l’ensemble des Français pour leur cotisation carte bancaire (2,8 milliards) ! La commission d’intervention rapporte à elle-seule 1,8 milliard d’euros.
Or, ces montants sont sans rapport avec le coût réel des incidents pour les banques. D’après nos estimations et après entretiens avec des personnels de banque, le traitement de ces incidents ne coûterait que 459 millions d’euros aux banques, dont 172 millions pour la commission d’intervention, soit 83% de marge réalisée par les banques sur ces frais payés par les clients en difficulté et parmi les plus fragiles.

3 – Cette surconsommation est due à quoi ?
Les banques distribuent des cartes surdimensionnées aux besoins réels des consommateurs : un client français n’utilise en moyenne que 15,8% des capacités de paiement de sa carte. La raison de ce « mal équipement » est que plus la gamme de la carte est élevée, plus elle rapporte de revenus à la banque. En conséquence, les clients peuvent dépenser chaque mois plus que leurs revenus : même les ménages en difficultés disposent souvent de cartes sans vérification de solde, inadaptées à leur situation et contribuant à la multiplication des frais d’incidents.

4 –Les propositions de l’UFC-Que Choisir ?
Nous adressons 5 propositions au Ministère de l’Economie pour un marché de la carte bancaire responsable et vertueux :
– Pour prévenir les incidents :
1. Mieux informer le client pour qu’il puisse réagir en amont des incidents
2. Créer une carte bancaire modulable pour correspondre aux besoins du consommateur
3. Faire passer le système de monétique français du semi-offline au online (vérification systématique des paiements au lieu d’aléatoire)
– Pour réformer la tarification :
4. Supprimer la commission d’intervention
5. Harmoniser la perception des frais d’incidents entre débit immédiat et débit différé.

JR/06/2011

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