UFC-Que Choisir de Marseille et des Alpes-Maritimes

Les Archives

Carte bancaire Veracarte

Carte bancaire Veracarte: Pour payer en or

 

Payer en or ? C’est ce que propose la société Aucoffre.com, spécialisée dans la vente et l’achat d’or en ligne, en lançant la Veracarte, la première carte bancaire adossée à un compte en or. Un concept certes innovant mais qui peut rapidement s’avérer coûteux en raison des règles spécifiques qui gèrent les placements en or.

Passé en 4 ans de moins de 800 $ l’once (31,1 grammes) à plus de 1 700 $, soit environ 1 310 €, l’or a évidemment toutes les raisons de faire rêver l’épargnant en ces temps financiers toujours perturbés. Une société comme CPoR Devises, qui établit chaque jour la cotation des produits d’investissement en or, l’a d’ailleurs bien compris. Elle a été la première à explorer le filon en proposant dès novembre 2010 au grand public des lingotins (petits lingots) de 50 grammes. Depuis, elle n’a eu de cesse de baisser ce seuil d’accès tombé en octobre dernier à 5 grammes !

Aucoffre.com a pour sa part décidé d’aller plus loin en lançant la première carte de retrait et de paiement internationale adossée à un compte en or physique. « Il ressort d’un sondage effectué en novembre par l’Ifop que 83 % des Français considèrent l’or comme une valeur refuge et que 77 % sont prêts à y investir une partie, même minime, de leur épargne », relève Jean-François Faure, fondateur d’Aucoffre.com. Mais dans le même temps, 51 % des sondés considèrent qu’il s’agit d’un placement contraignant et 57 % qu’il est d’origine douteuse. « Avec Veracarte, nous voulons justement rendre l’or plus accessible et liquide tout en garantissant sa qualité et son pouvoir de protection », réplique Jean-François Faure.

Cette carte Mastercard fonctionne pratiquement comme n’importe quelle carte standard, si ce n’est qu’en composant son code pour un paiement en magasin (la carte est acceptée par plus de 28 millions de commerçants et utilisable dans 1,4 million de distributeurs dans le monde), le détenteur enclenche un débit sur un compte constitué de Vera Valor, des pièces d’or certifiées spécifiquement frappées en Suisse pour Aucoffre.com.

Une fois qu’il a commandé et reçu sa Veracarte, le client la crédite en effectuant un dépôt initial (en espèces ou par chèque, carte, virement, Paypal) sur son compte Veracarte. Ce montant est alors « converti en grammes d’or et en Vera Valor, nos pièces d’une once d’or pur à 999,9 ‰ issu de la filière d’extraction propre, conservées de façon ultrasécurisée en Suisse », précise Aucoffre.com.

Veracarte permet donc d’utiliser son compte-or comme n’importe quel compte d’épargne, tout en profitant des fortes garanties en capital (la contrepartie en or étant totale, le compte Veracarte est remboursable à tout moment) et en pouvoir d’achat qu’offrent le métal précieux.

Aucoffre.com a ainsi fait le calcul que si Veracarte avait été lancée en décembre 2007, 2 000 € déposés et convertis à cette époque en or sur un compte Veracarte, vaudraient aujourd’hui 3 524 €, contre 1 280 € s’ils avaient été mobilisés sur un compte bancaire classique.
5 € le retrait en distributeur !

Mais cette apparente simplicité de fonctionnement ne doit pas faire oublier au souscripteur potentiel que l’or reste un placement spécifique (il ne doit pas, selon les experts, représenter plus de 5 % d’un patrimoine financier) au maniement complexe et coûteux (commission de vente et d’achat de l’ordre de 2 %, frais de garde de 1 à 2 %, etc.). Veracarte répercute ces frais en facturant un coût d’abonnement de 20 € par mois (hors promotion). Mais également 3 % de commission forfaitaire lorsque le détenteur de la carte crédite son compte et 5 € lorsqu’il effectue un retrait d’argent dans un distributeur automatique. Côté fiscalité en revanche, les opérations de débit (donc de vente d’or en contrepartie) sont exonérées tant qu’elles n’excèdent pas 5 000 € par mois. Passé ce seuil, les éventuelles plus-values dégagées par la transaction rentrent dans le cadre de la taxation des biens meubles qui est actuellement de 34,5 % (prélèvements sociaux compris) avec, à la clef, un abattement annuel de 10 % après 2 ans de détention, soit une exonération totale au bout de 12 ans.

Laurence Delain-David 12/2012

www:quechoisir.org

Même catégorie