Complémentaires santé 2
Les complémentaires santé : indispensables? couteuses? ce qi’il faut en penser avec l’UFC-Que Choisir de Marseille
Les cotisations aux assurances santé complémentaires augmentent, elles aussi, et le moment est donc venu de passer en revue les garanties incluses et les différents tarifs possibles.
En 2012, ces cotisations devraient augmenter de 7 à 8 %, ce qui est loin d'être négligeable. Deux raisons à cette hausse : l'augmentation des dépenses de santén due à une meilleure espérance de vie ; mais aussi l'envolée de la taxe spéciale sur les conventions d'assurance (TSCA), qui passera de 3,5 à 7 % pour la majeure partie des contrats.
En 2010, la Sécurité Sociale a pris en charge plus de 76 % des dépenses de santé ; les ménages en ont assumé plus de 9 % ; les 13 à 14 % restants ont été remboursés par les complémentaires santé, dont environ une moitié est constituée de mutuelles, l'autre moitié étant composée de sociétés d'assurance et d'institutions de prévoyance.
Les complémentaires ne prennent pas en charge les participations forfaitaires (un euro/acte ; cinquante centimes/boîte de médicaments) ; ne sont pas toujours remboursés, non plus, les dépassements d'honoraires, sauf dans le cas d'une couverture étendue, et donc un contrat cher.
Quant aux dépenses peu remboursées par la ''Sécu'', telles que celles liées à l'optique, aux prothèses dentaires ou auditives, ou aux médecines alternatives (ostéopathie, acupuncture, etc…), elles ne sont que peu prises en charge par les complémentaires ; sauf si le contrat est étendu, et donc cher, une fois de plus.
Il en est de même, enfin, du forfait hospitalier (18€/jour, actuellement).
Les maladies les plus graves sont couvertes par la Sécurité Sociale selon des pourcentages variés :souvent 60 à 70 %, comme les soins courants ; pour trente ''affections de longue durée'', la couverture atteint 100 % (cette liste comprend, entre autres, des maladies telles que le cancer, la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, certaines pathologies cardiaques, etc…).
Dans le cas des médicaments à vignettes bleue (30 %) ou orange (15 %), les complémentaires remboursent la totalité du ticket modérateur, c'est-à-dire ce qui reste à la charge du patient après remboursement par l'Assurance Maladie (vrai nom de la ''Sécu''…).
Mais il existe des cas où les frais d'hospitalisation ne sont pas pris en charge par la Sécu à 100 % : lorsque le patient est hospitalisé pour une affection ne faisant pas partie de la liste des trente pathologies de longue durée ; ou bien lorsqu'aucun acte médical de plus de 120€ n'est effectué ; situations qui dans les deux cas, peuvent durer jusqu'à trente jours. En effet, au-delà du trentième jour d' hospitalisation, les frais sont couverts par la Sécu, avec effet rétroactif dès le premier jour à 100 %.
Il n'est pas inutile de rappeler que la note peut s'élever très rapidement : une journée en réanimation dans un hôpital de Lyon est facturée plus de 5000€ ; avec une prise en charge de la Sécu à 80 %, il reste environ mille euros par jour à la charge du malade !!!
Il n'est donc pas conseillé du tout de se passer complètement de complémentaires santé, sauf si vous êtes riche ; ou si vous êtes une vraie fourmi et que vous épargnez un euro après l'autre pour les mauvais jours… Même si vous êtes jeune et en bonne santé, il est préférable de souscrire un contrat garantissant l' hospitalisation : il couvrira le ticket modérateur, le forfait hospitalier et parfois même, les dépassements d' honoraires, les frais de chambre individuelle, les frais nécessités par la présence d'un accompagnat. Il couvre également les consultations pré-et-post- opératoires. Par contre, ce type de contrat ne rembourse pas le suivi médical après hospitalisation : ni le ticket modérateur, ni les éventuels dépassements d' honoraires ne seront couverts.
Ces contrats d' hospitalisation sont surtout destinés aux assurés jeunes et en bonne santé ! Ils doivent d'ailleurs être souscrits avant l'âge de 65 ou 70 ans. Une fois souscrits, ces garanties sont acquises à vie. Il est donc possible de cotiser davantage pour obtenir des garanties plus étendues, selon les besoins et l'évolution des ressources et de la famille. Bien sûr, ces contrats ne rapportant pas de gros bénéfices, ni les mutuelles ni les assureurs ne les recommandent chaudement… Il est recommandé, une fois de plus, de lire attentivement le contrat, ses inclusions et ses exclusions, lors de la souscription, après s'être renseigné, là aussi, auprès de plusieurs institutions ou compagnies. Une étude attentive et exhaustive en vaut la peine, car la différence entre ces contrats hospitalisation et des complémentaires aux garanties très étendues est loin d'être négligeable : pour un couple avec deux enfants, l'économie peut facilement atteindre 1500€ par an.
MT/03/2012