Données personnelles
Trop de laxisme chez les cybermarchands
D’après une étude, 70 % des sites marchands français feraient preuve de trop de laxisme dans la gestion des mots de passe de leurs clients. Résultat : les données personnelles qui leur sont confiées ne seraient pas suffisamment sécurisées.
Le mot de passe est le maillon faible de la sécurité sur Internet. Il suffit à un pirate de le récupérer pour s’accaparer vos informations personnelles, passer des commandes à votre place ou voler vos données bancaires. Pourtant, d’après une récente étude, trop de sites français de e-commerce ne prendraient pas de mesures de sécurisation à la hauteur de l’enjeu. 45 % d’entre eux enverraient à leurs clients leurs identifiant et mot de passe par e-mail, sans cryptage. 14 % seulement obligeraient leurs clients à utiliser un mot de passe « fort » composé de lettres et de chiffres. 87 % les laisseraient utiliser un mot de passe basique du style « 123456 » ou « motdepasse ». 83 % d’entre eux ne bloqueraient pas l’accès au compte après 10 saisies erronées. Autant de manquements qui faciliteraient le travail des pirates. Au final, ce sont 70 % des sites qui ne protègeraient pas suffisamment les données personnelles de leurs clients. Ebay.fr, Leboncoin.fr et Vente-privee.com seraient les meilleurs élèves en la matière. À l’autre bout du classement, des bonnets d’âne sont attribués à Vente-unique.com, Toupargel.fr et Direct-siege.com. Des sites très courus, comme 1855.com, Houra.fr, Decathlon.fr ou encore Boulanger.fr feraient à peine mieux.
Ne soyons pas dupes. En concoctant ce « 1er baromètre sur la protection des données personnelles sur Internet », la société Dashlane, qui édite un logiciel de gestion des mots de passe, espère bien inciter les cybermarchands à faire appel à ses services. N’empêche, son étude met en évidence un vrai problème. C’est un fait : les internautes français n’ont pas suffisamment conscience de l’importance de choisir un mot de passe complexe. Et, que ce soit par méconnaissance, par laxisme ou par peur de perdre leurs clients, les cybermarchands ne les incitent pas à changer leurs habitudes.
Cyril Brosset – www:quechoisir.org -01/2014