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L’UFC-Que Choisir vous dévoile un rapport qui rajoute du doute au doute

A la suite de la publication du rapport de la Cour des Comptes qui estime que les coûts réels du nucléaire sont sous-estimés en apportant néanmoins peu d’éléments à la réflexion, l’UFC-Que Choisir demande aux pouvoirs publics de lancer sans attendre un débat transparent, basé sur des données objectives, sur l’avenir de la politique énergétique française, notamment sur la construction des prix de l’électricité et sur les éventuels arbitrages technologiques à réaliser.
Le rapport de la Cour des Comptes pointe en effet un grand nombre de zones d’ombre, notamment s’agissant des charges futures. Par exemple, si la Cour ne conteste pas la méthodologie d’EDF sur le démantèlement des centrales, elle souligne la nécessité d’une étude approfondie par des experts pour en valider les paramètres, paramètres qui en l’absence d’un précédent sont, selon l’association, très hypothétiques. Les coûts de stockage des déchets posent également question puisque EDF appuie son
chiffrage sur une procédure qui n’est pas encore validée( 1) . De leur côté, les investissements pour maintenance devraient fortement augmenter mais faute de devis précis, en particulier en matière de sureté(2), il est impossible même avec l’analyse de la Cour des Comptes d’en estimer l’ampleur.
A partir de son analyse, la Cour des Comptes conclut à une augmentation du coût global de production qui ne sera pas sans effet sur les prix répercutés au consommateur. La Cour table a minima sur une ugmentation des coûts moyens de production de 10 %. Cependant, compte tenu des « nombreuses incertitudes » que le rapport met en évidence, l’UFC-Que Choisir ne saurait se satisfaire d’une projection aussi aléatoire, d’autant que selon la méthode employée mais aussi la technologie retenue(3) , les prix pourraient fortement varier (du simple au double).
En conséquence, refusant que ce rapport soit classé sans suite, l’UFC-Que Choisir demande aux pouvoirs publics :
· Dans un premier temps, de lancer un débat sur le vrai coût du nucléaire et sur ses impacts sur le prix de l’électricité sur le long terme à partir d’éléments objectifs, ce qui implique :
o De réaliser des devis précis et réguliers sur les investissements à réaliser pour maintenir les centrales actuelles dans un état de fonctionnement et de sureté optimaux ;
o De réaliser des scénarios précisément chiffrés sur les options disponibles quant au
traitement des déchets.
· Dans un deuxième temps, sur la base des éléments obtenus, de réaliser un travail prospectif, mettant en concurrence les technologies alternatives au nucléaire afin d’orienter la politique énergétique de la France vers la technologie qui a le meilleur rapport qualité environnementale/prix.


(1) L’enfouissement en grande profondeur.
(2) Précisément sur la sureté, au mieux, seule la moitié des dépenses serait déjà provisionnée.
(3) Par exemple, avec les méthodes citées par la Cour des Comptes ; le coût minimum de production pour un EPR serait entre 70 et 90
euros le MWh, contre une fourchette de 33 à 49 euros pour la technologie actuelle.

CP/FD/02/2012