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Le streaming fait sa loi

Streaming ? Vous avez dit streaming ? En  bon français « en continu », il renvoie à une pratique courante des internautes que nous sommes tous et toutes. Le Dicofr.com en donne la définition suivante : « Le streaming est un principe utilisé principalement pour l’envoi de contenus en « direct » (ou en léger différé). Très utilisé sur Internet, il permet de commencer la lecture d’un flux audio ou vidéo à mesure qu’il est diffusé. Il s’oppose ainsi à la diffusion par téléchargement qui nécessite par exemple de récupérer l’ensemble des données d’un morceau ou d’un extrait vidéo avant de pouvoir l’écouter ou le regarder […]. » Plus concrètement, vous êtes fan de l’OM, mais vous n’avez pas l’intention de payer un abonnement à Canal+ ou à beIN pour voir un match ; quoi de plus simple que de vous connecter sur un site qui diffuse en direct le classico de l’année. Et cela gratuitement. Il en va de même pour un film, un feuilleton ou toute autre vidéo. Très simple, effectivement, mais illégal. Car les fournisseurs d’images n’ont pas la même perception de la situation ; cette pratique représente pour eux des milliards de perte. En 2016, par exemple, pour la France et pour les seuls contenus audio-visuels, le manque à gagner s’élève à 1,36 milliard d’euros (JDE du 23 février 2017). Le principe des droits d’auteur n’a, de fait, plus de sens. Dans le sport, des centaines de milliers d’internautes deviennent des spectateurs sans avoir à payer leur place ou leur abonnement.

Les diffuseurs ont bien sûr réagi : bridage des flux, incitation à s’abonner, prix défiant toute concurrence, etc. Cela dit, le principe de contournement est le fondement de l’internet et, pour l’instant, la partie semble tourner à l’avantage des surfeurs, d’autant que même la loi HADOPI, censée juguler ces pratiques, ne s’applique pas à ce cas de figure – et elle n’est pas près de s’y atteler. Bien que vous soyez en pleine illégalité, vous ne risquerez donc pas de recevoir des mises en garde en ligne, voire des amendes (à condition toutefois que, vous-même, vous ne relayiez pas ces contenus en les mettant en ligne, auquel cas vous seriez passible d’amendes lourdes ou de prison).

Ainsi, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes informatiques si le streaming sauvage ne présentait pas des risques réels. Il y a en effet toujours un prix à tout : vous allez devoir subir l’assaut des publicitaires, ce qui est moindre mal, mais aussi de fausses publicités ou des programmes qui vont introduire des virus ou des chevaux de Troie, qui vont bloquer votre ordinateur, usurper votre identité, visiter vos comptes, par le biais de spams, de logiciels malveillants et autres pop-up. Vos enfants, quant à eux, dès le plus jeune âge, peuvent se trouver face à des images pornographiques ou découvrir d’autres sollicitations interlopes. Désormais convaincu de devoir demeurer dans le cadre de la loi, que cela ne vous empêche pas néanmoins de prendre des précautions élémentaires : recourir à un bon anti-virus et activer votre VPN, lequel placera votre ordinateur hors du regard extérieur ; Xyoos en donne la définition suivante : « VPN, pour Virtual Private Network (réseau privé virtuel) désigne un réseau crypté dans le réseau Internet, qui permet à une société dont les locaux seraient géographiquement dispersés de communiquer et partager des documents de manière complètement sécurisée, comme s’il n’y avait qu’un local avec un réseau interne ». En définitive, restons dans le respect de la légalité et, dans tous les cas, n’oublions pas de « streamer » protégé.

JS – 2019

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