UFC-Que Choisir de Marseille et des Alpes-Maritimes

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Modes de garde des enfants dans les Alpes-Maritimes : l‘UFC-Que choisir alerte sur le manque de places et demande la création d‘un droit opposable

 

Alors que les conditions d’accueil des enfants dans les crèches ont récemment fait l’actualité et légitimement scandalisé l’opinion publique, l’UFC-Que Choisir des Alpes Maritimes rend publics les chiffres de l’offre de modes de garde des jeunes enfants dans le département, qui montrent que de trop nombreux parents doivent soit subir des restes à charge élevés, soit renoncer à les faire garder. En conséquence, l’association appelle les pouvoirs publics à créer d’urgence un droit opposable à un mode de garde des jeunes enfants, qui soit de qualité et abordable.

 

Des capacités d’accueil insuffisantes dans les Alpes Maritimes

Dans les Alpes-Maritimes, 49,8% des enfants de moins de 3 ans sont couverts par un mode de garde formel (assistants maternels, crèches, ou encore salariés à domicile), ce qui classe notre département à la 87ème place en France métropolitaine (moyenne nationale de 58,8 %)1. Cela signifie que dans notre département 5 jeunes enfants sur 10 n’auraient pas pu être accueillis par un mode formel si leurs parents l’avaient souhaité2.

En se focalisant sur les deux principaux modes de garde, on constate que dans notre département les crèches constituent le mode d’accueil majoritaire avec 27,3 places pour 100 enfants, devant les assistants maternels avec 19,6 places pour 100 enfants (contre 41,3 pour les assistants maternels et 20,8 pour les crèches au niveau national).

 

Une offre dégradée ayant des conséquences économiques majeures sur les familles

L’état de l’offre d’accueil a de déplorables conséquences économiques pour les ménages. D’une part, l’absence de solutions pour faire garder leurs enfants a un impact direct sur l’emploi ou l’employabilité des parents (souvent les mères), les privant ainsi de ressources salariales. D’autre part, le type d’offre disponible joue sur le pouvoir d’achat, puisque les restes à charge (sommes effectivement payées après toutes les aides, dont notre étude relève la complexité et le manque de lisibilité) sont en moyenne systématiquement supérieurs en ayant recours à un assistant maternel plutôt qu’à une crèche, à plus forte raison pour les ménages les plus modestes3.

 

Des discours non suivis d’effets

Depuis 2007, la création d’un droit opposable à un mode de garde pour les jeunes enfants et d’un service public de la petite enfance ont continûment été promis par les présidents de la République successifs.

Pourtant, depuis quinze ans, aucune réforme d’ampleur n’a été entreprise quant à la qualité de l’accueil. Ainsi, en avril 2022, faute d’attractivité des métiers de la petite enfance, 159 des postes en crèche dans le département des Alpes-Maritimes étaient vacants depuis plus de trois mois.

 

Au vu de l’urgence, l’UFC-Que Choisir dans les Alpes Maritimes, attachée à la liberté de choix des parents et au bien-être des enfants, exhorte le Gouvernement à :

  • Créer un droit opposable à un mode de garde pour les jeunes enfants, qui soit abordable pour tous, et de qualité. Pour que ce droit soit effectif, il est en particulier impératif de mettre en place un pilotage des besoins sur la base de projections démographiques, tant des naissances que des départs en retraite des professionnels du secteur ;

  • Instaurer un pilotage par l’État de l’ouverture de crèches publiques et maisons d’assistants maternels dans les zones les plus déficitaires ;

  • Simplifier les aides aux ménages ;

  • Systématiser la mise en place de guichets uniques pour trouver un mode de garde.

 


1 Source : Sécurité sociale

2 Au niveau national pour 37 % des parents qui gardent leurs enfants, il s’agit d’une solution par défaut.

3 A titre d’illustration, au niveau national, un ménage gagnant 3 SMIC aura en moyenne un reste à charge mensuel de 282 euros si son enfant est gardé en crèche, contre 342 euros s’il est par un assistant maternel. Pour les ménages vivant avec 1 SMIC, le reste à charge est en moyenne de 56 euros par mois si l’enfant est gardé en crèche, contre 178 euros s’il l’est par un assistant maternel, soit plus du triple.


Septembre 2023 – UFC-Que Choisir de Marseille et des Alpes-Maritimes