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Paiements à hauts risques

Paiements à hauts risques

Faudra-t-il inscrire le règlement par carte bancaire de nos achats sur Internet parmi les opérations à hauts risques ? Les derniers chiffres de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) jettent un froid : 650 000 Français ont déclaré avoir été victimes de fraudes à la carte bancaire en 2011. Cela représente 2,5 % des ménages. C’est énorme ! En 2010, ils étaient déjà 500 000 mais, en un an, l’augmentation est de 30 %. La principale cause de cette explosion est connue. Le développement des paiements à distance, essentiellement ceux sur Internet, a entraîné une recrudescence des débits frauduleux sur les comptes des consommateurs. Il y a un an, nous en dénoncions déjà l’ampleur, chiffrant que la fraude sur les paiements en ligne était 113 fois plus élevée que sur les paiements de proximité, quand un client règle avec sa carte bancaire un achat chez un commerçant. Les paiements sur le Web sont en effet propices au vol et au détournement des informations confidentielles. Ce que confirme l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement, qui dépend de la Banque de France : fin 2012, le commerce à distance représentait 61 % de la fraude. En valeur, nous estimions à 370 millions d’euros le montant des transactions frauduleuses en 2010. Depuis, le chiffre n’a fait que progresser. Pourtant, les banques demeurent bien passives et peinent à inverser la tendance. Des systèmes de sécurité existent. Ils ont fait leurs preuves à l’étranger mais, en France, banques et commerces en ligne tardent à les généraliser. Certes, la prise en charge des fraudes par les établissements bancaires s’améliore mais, alors que les banques doivent être garantes de la sécurité des cartes qu’elles commercialisent, comment admettre qu’elles ne détectent qu’une fraude sur cinq ?

Jean-Paul Geai
Rédacteur en chef
www:quechoisir.org 01/2013

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