Pilules contraceptives: Alerte sur la pilule de 3e génération

Les risques des contraceptifs oraux sont connus de longue date, mais les plaintes déposées par des jeunes femmes ayant eu embolies ou AVC sous pilule de 3e génération ont ravivé le débat. Au point de convaincre le gouvernement de les dérembourser plus tôt que prévu.

Quel est le problème ?

Toutes les pilules, quelle que soit leur génération, augmentent la probabilité d’accident vasculaire, c’est-à-dire de formation d’un caillot dans une veine ou dans une artère. Ce qui peut entraîner une phlébite, une embolie ou un accident vasculaire cérébral (AVC). C’est l’estrogène qu’elles contiennent en plus du progestatif qui est en cause.

En réalité, le risque est faible, et les accidents très rares. Mais ils sont plus fréquents avec les pilules de 3e ou de 4e génération, les plus récentes. Ainsi, selon les études disponibles, le risque d’accident vasculaire est de 1 pour 10 000 chez les femmes qui ne prennent pas la pilule, de 2 pour 10 000 chez celles qui prennent une pilule de 1re ou 2e génération, de 4 pour 10 000 avec une pilule de 3e ou 4e génération. Les médecins doivent donc privilégier les pilules de 1re et 2e génération.

À quelle génération appartient ma pilule ?

La génération d’une pilule ne figure pas sur la boîte. Voici donc la classification. En gras figure le nom du principe actif, suivi des noms de marque.
•1re et 2e générations

Norethistérone : Triella

Norgestrel : Stediril

Lévonorgestrel : Microval, Adépal, Pacilia, Leeloo, Lovavulo Gé, Ludéal, Minidril, Optilova, Zikiale Gé, Amarance, Daily, Evanecia Gé, Trinordiol.

•3e génération

Désogestrel : Cérazette, Mercilon, Désobel G20, Varnoline, Varnoline Continu, Désobel G30, Désogestrel Biogaran, Désogestrel Ratiopharm.
Attention : Cérazette ne contient pas d’estrogène. A priori, elle peut donc être prescrite aux femmes présentant un risque vasculaire, mais son innocuité n’est pas formellement prouvée. De plus, elle a des effets secondaires dissuasifs (acné, pilosité accrue).

Gestodène :
Méliane, Carlin, Harmonet, Edenelle, Melodia, Minesse, Efezial, Felixita, Minulet, Moneva,
Gestodène/Ethinylestradiol Actavis, Gestodène/Ethinylestradiol Biogaran,
Gestodène/Ethinylestradiol Arrow, Gestodène/Ethinylestradiol Ranbaxy,
Gestodène/Ethinylestradiol EG, Gestodène/Ethinylestradiol Ratiopharm,
Gestodène/Ethinylestradiol Sandoz, Gestodène/Ethinylestradiol Teva,
Gestodène/Ethinylestradiol Winthrop, Gestodène/Ethinylestradiol Zydus,
Optinesse, Sylviane, Perléane, Phaeva, Triminulet.

Norgestimate : Effiprev, Triafemi, Tricilest, Cilest.

•4e génération

Dospirénone : Drospibel, Jasmine, Jasminelle, Jasminelle continu, Belanette, Convuline, Rimandia, Yaz.

Chlormadinone : Belara.

Bon à savoir : la cyprotérone, Diane 35 et génériques, n’est pas un contraceptif mais est parfois prescrit comme tel. Le risque de caillot est encore plus marqué avec cette molécule.

Que faire si je prends déjà une pilule de 3e ou 4e génération ?

Il ne faut surtout pas arrêter la plaquette en cours de route, au risque de tomber enceinte. Si vous souhaitez changer pour une pilule de génération antérieure, ou si vous avez des antécédents personnels ou familiaux d’accidents vasculaires, parlez-en à votre médecin. N’hésitez pas à aborder d’autres options contraceptives. La pilule n’est pas le seul mode de contraception. Cela vaut peut-être la peine d’envisager un stérilet, possible même chez les femmes n’ayant pas eu d’enfants, ou un implant, qui ne contient pas d’estrogènes. Il existe aussi des pilules qui ne contiennent pas du tout d’estrogènes, comme Microval ou Cérazette.

Je vais bientôt me faire prescrire la pilule…

Si vous vous décidez pour la pilule plutôt que pour un autre contraceptif, veillez à ce que le médecin prescrive en première intention une pilule de 2e génération, qui présente à ce jour la meilleure balance bénéfice/risque.

Anne-Sophie Stamane

www:quechoisir.org 01/2013