Prix du gaz
Une taxe de plus
On a beau être le 1er avril, ce n’est pas une plaisanterie. Au nom du verdissement de la fiscalité, le prix du kWh de gaz inclut une taxe supplémentaire, la contribution climat énergie (CCE). Sans alourdir la facture… pour l’instant.
On peut se féliciter de la nouvelle formule tarifaire adoptée fin 2012 pour fixer l’évolution du tarif réglementé du gaz. Elle a permis de mettre fin à des années de fortes hausses en révisant le mode de calcul. Comme l’UFC-Que Choisir l’avait dénoncé dès 2009, l’indexation du prix du gaz sur celui du pétrole n’était plus justifiée compte tenu de l’évolution de ces marchés respectifs et de la baisse du prix du gaz sur les marchés de gros.
En tenant compte des coûts réels d’approvisionnement plus que du cours du pétrole, la réforme en place depuis 2013 a inversé la tendance. Depuis son entrée en vigueur, le prix du gaz, qui évolue désormais chaque mois, est globalement en légère baisse comme le montre notre tableau ci-dessous.
Et cette tendance aurait dû se poursuivre en ce mois d’avril avec un tarif réglementé du gaz en baisse de 2,1 %, mais c’était sans compter l’entrée en vigueur d’une nouvelle taxe. Il s’agit de la « contribution climat énergie (CCE) », une sorte de taxe carbone remodelée, qui s’applique aux énergies en fonction de leurs émissions de CO2. Fixée à 1,41 € par mégawattheure (1) consommé à compter de ce 1er avril, elle passera à 2,93 € en 2015 et 4,45 € en 2016.
Pour que la facture de gaz ne s’alourdisse pas, il faudrait donc que les prix restent durablement orientés à la baisse sur les marchés de gros. C’est loin d’être acquis. Réduire sa consommation reste donc la façon la plus sûre d’éviter une hausse de facture. C’est d’ailleurs l’objectif recherché par la taxation des rejets polluants.
Concernant le chauffage central au gaz, les économies passent par la programmation et la régulation. Installer des robinets thermostatiques sur les radiateurs permet de chauffer au plus juste des besoins, pièce par pièce, plutôt que toute la maison à la même température. En complément, installer un programmateur permet de moduler la température en fonction des moments de présence et d’absence. D’un coût modéré, ces dispositifs se rentabilisent par les économies d’énergie réalisées.
Évolution du prix du gaz depuis juillet 2005
Juillet 2005 | + 4,1 % |
Septembre 2005 | + 2,8 % |
Novembre 2005 | + 13,7 % |
Mai 2006 | + 5,8 % |
Janvier 2008 | + 4,3 % |
Avril 2008 | + 6,3 % |
Août 2008 | + 5,3 % |
Avril 2009 | – 11,3 % |
Avril 2010 | + 9,7 % |
Juillet 2010 | + 5,1 % |
Avril 2011 | + 5,2 % |
Juillet 2011 | + 7 % |
Octobre 2011 | + 3,2 % |
Janvier 2012 | – 3,8 % |
Juillet 2012 | + 7,3 % |
Octobre 2012 | + 0,8 % |
Janvier 2013 | – 1,8 % |
Février 2013 | – 0,5 % |
Mars 2013 | – 0,3 % |
Avril 2013 | – 0,6 % |
Juin 2013 | – 0,6 % |
Juillet 2013 | + 0,2 % |
Août 2013 | – 0,5 % |
Septembre 2013 | – 0,2 % |
Novembre 2013 | + 0,6 % |
Décembre 2013 | -0,1 % |
Janvier 2014 | +0,4 % |
Février 2014 | +0,2 % |
Mars 2014 | -1,2 % |
(1) Soit 1 000 kWh.
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Élisabeth Chesnais