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Réseau des constructeurs ou simple réparateur: ce que vous devez savoir!

Réparation automobile : il n’y a pas que les réseaux !
Les constructeurs ont tout mis en œuvre, ces dernières années, pour forcer les automobilistes à faire entretenir leurs véhicules dans les réseaux de réparateurs agréés. Souvent au mépris des lois et de la transparence la plus élémentaire. En juin 2010 la Commission Européenne a publié un nouveau règlement visant à renforcer la concurrence dans ce secteur. Où en est-on aujourd’hui ?

1 – Quel est l’enjeu ?
L’enjeu de ce match entre les indépendants et les réseaux des constructeurs est l’énorme marché de la réparation automobile, soit plus de 20 milliards d’Euros annuels pour la France. Il est d’autant plus disputé que les marges sur les ventes de véhicules neufs sont faibles.
Selon les évaluations de la Commission européenne, l’entretien et les réparations représentent désormais 40% du coût réel d’un véhicule sur l’ensemble de sa durée de vie.
La part de marché des réseaux de concessionnaires et de garages agréés a sensiblement augmenté ces dix dernières années pour dépasser les 55%.
Bel exploit, quand on sait que les agréés sont en général 20% au moins plus onéreux que les autres. En fait, les réseaux ont utilisé toutes les ficelles à leur disposition pour retenir le client.

2 – Quels sont les moyens employés par les constructeurs pour retenir le client ?
La méthode la plus directe est le chantage à la garantie. Si vous faites une infidélité à votre constructeur, elle saute. C’est du moins ce que tentent de vous faire croire les constructeurs, au mépris du droit.
En réalité, un fabricant de voitures peut seulement exiger que les réparations qu’il prend en charge soient réalisées dans un garage agréé. Il ne peut en aucun cas interdire à ses clients de faire entretenir leurs véhicules où ils le veulent. La justice a été amenée à se prononcer sur ce point plusieurs fois. Elle a toujours tranché dans le même sens, en condamnant le constructeur.
Les conditions de vente des véhicules contiennent sur ce point des clauses abusives. Quant au contrat d’extension de garantie, ils ont eux aussi des clauses abusives, ainsi que des restrictions qui peuvent les vider de leur sens.

3 – Qu’est ce que peut faire le consommateur ?
Les consommateurs peuvent utiliser deux armes éprouvées. Le droit, tout d’abord. Les clauses qui imposent ou suggèrent fortement de faire entretenir son auto dans le réseau des agréés ne valent rien et les garagistes qui prétendent le contraire bluffent sans vergogne.
Seconde arme, l’information. L’électronique complique les voitures mais peut également faciliter la vie : sur Internet, des forums de passionnés existent pratiquement pour tous les modèles de voitures, des plus modestes au plus luxueuses. Ils regorgent de témoignages, y compris de mécanos professionnels, permettant d’identifier les pannes devenues des classiques, parfaitement connues des constructeurs. Leur consultation est plus que jamais impérative avant de franchir la porte d’un garage, indépendant ou non.

4 – Et puis il y a ce qui est prévu en 2012 !
Avec la fin annoncée du monopole de la vente de voitures neuves par les constructeurs en 2012, la perspective s’ouvre de voir des tarifs baisser en matière de réparation auto. Sans avoir de boule de cristal, on peut imaginer que de grandes enseignes de la distribution, déjà propriétaires de centres auto, se lanceront dans la vente de voitures neuves, proposant alors leurs propres garanties et assurant l’entretien de ces voitures.
De même, comme ce fut le cas pour la carrosserie avec l’apparition des réseaux de réparation, les assureurs pourraient bientôt devenir des acteurs influents pour faire diminuer les prix des réparations mécaniques. Autant de concurrents qui devraient faire réagir les constructeurs. L’arrivée de nouveaux acteurs pourrait donc profiter à l’automobiliste. D’ici là, la patience est de rigueur.

JR/2011

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