Supermarché Le palmarès des enseignes de la grande distribution
Voici le classement des enseignes de supermarchés et d’hypermarchés de la grande distribution alimentaire, hors hard discount, à partir de prix relevés du 21 septembre au 5 octobre 2013, dans 3 048 magasins et drives. Au cours de cette 29e édition de notre enquête, nous avons visité près des trois quarts des hypermarchés de France et un magasin sur quatre parmi les points de vente de moins de 2 500 m2. Notre panier de 78 produits comprend deux tiers de grandes marques et un tiers de marques de distributeurs (MDD), pour une valeur moyenne de 314 €.
Géant Casino se ressaisit, Auchan se cherche, Leclerc reste en tête
Le changement radical de politique des Géant Casino est le fait marquant de ce nouveau palmarès. L’enseigne a gagné neuf places en un an et talonne désormais Leclerc, qui reste la grande surface alimentaire la moins chère de France hors hard discount, mais de justesse. Les écarts sont serrés. Notre panier ressort à 295 € chez Leclerc et 300 € chez Géant Casino. Globalement, toutes les chaînes de magasins ont surveillé les étiquettes. Entre nos deux relevés de septembre 2012 et septembre 2013, nous constatons 0,2 % de hausse. Négligeable. L’effort est très net et porte préjudice aux hard discounteurs, dont la part de marché a reculé en 2013, retombant à 12 %, contre 14 % en 2010. Géant Casino, qui a toujours été assez bon sur les MDD, a particulièrement serré ses tarifs sur les marques nationales.
Les négociations ont dû être houleuses… Attention, c’est vrai seulement des hypers, et non des supermarchés Casino, qui restent chers. Chez Système U, les supermarchés ne sont pas beaucoup plus chers que les hypermarchés. Il y a seulement 5 € de différence sur notre panier (307 € contre 312 €). Chez Casino, l’écart entre un hyper et un super atteint 29 €. 300 € d’un côté, 329 € de l’autre. C’est le même nom, mais ce n’est pas la même politique de prix. Il va falloir que les petits formats fassent un effort. Carrefour et Intermarché sont au coude à coude sur la troisième marche, avec un panier à 311 €. Auchan a perdu quatre places entre nos deux classements, et se retrouve distancé en termes de compétitivité par ses concurrents directs. Ses prix se rapprochent de ceux de Cora, traditionnellement un peu plus cher que les autres distributeurs. Ses ventes en souffrent. Le chiffre d’affaire du distributeur nordiste a reculé de 2,3 % à périmètre comparable l’an dernier. Les U Express sont indéniablement chers, avec un panier à 334 €, mais il faut être équitable. Dans de nombreux villages, ce sont les dernières épiceries encore en service. Leur fréquentation est assez aléatoire, et leurs marges, rarement énormes. On ne peut en dire autant de Monoprix, dont les magasins de centre-ville continuent à pratiquer des tarifs vertigineux. Pourquoi se priver ? Tant que les clients ne désertent pas…
Les écarts locaux : Paris et le Sud-Est toujours trop chers
Tout le Grand-Ouest apparaît comme sensiblement moins cher que la moyenne nationale, grâce aux prix sages des enseignes qui dominent la zone, Système U et surtout Leclerc. Le panier moyen en Bretagne ou dans le Cotentin est proche de 307 €, contre 314 € pour l’ensemble du pays, avec des moyennes à plus de 327 € en région parisienne et dans le Sud-Est. On constate aussi que la frange Nord-Est du pays est assez chère. C’est le territoire de Cora et Auchan, effectivement mal classées dans notre palmarès. Le record de la vie chère, sans surprise, appartient encore et toujours à Paris : 358 €. Le magasin le plus ruineux que nous avons trouvé en septembre 2013 n’est pourtant pas parisien. Il s’agit du Monoprix de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, département limitrophe de la capitale, deuxième au palmarès national des prix hauts (panier à 351 €). À 394 €, ce Monoprix est 44 % plus cher que le Leclerc de Lanester (273 €), tout près de Lorient, pour des produits strictement identiques ! Monoprix invoque à juste titre les loyers urbains et les frais de personnel. Les salariés sont effectivement plus nombreux chez Monoprix, rapporté au mètre de linéaire. Il ne faudrait quand même pas oublier sa marge opérationnelle : 6,1 % en 2012, contre 2 % dans la grande distribution en général. Relancer la concurrence serait bienvenu dans certaines zones de chalandise, tout particulièrement là où les Monoprix sont en situation de monopole local.