Assurance emprunteur suite 1
Assurance emprunteur: informations données par l’UFC-Que Choisir de Marseille à la suite de la décision du conseil d’état
Cetains d’entre vous nous ont indiqués, dès 2007, qu’ils souhaitaient intervenir auprès de leur assureur afin de lui demander des comptes sur la participation aux bénéficesdans le cadre d’un contrat d’assurance contractés lors d’un emprunt..
Nous vous avions alors communiqué une lettre type et dans le même temps, nous avions intenté une action en justice.
Dans sa décision du 23 juillet 2012,*** , le conseil d’état confirme le scandale financier dénoncé depuis 2007 par notre association et le principe de la redistribution aux assurés d’une partie des bénéfices techniques et financiers réalisés par les entreprises d’assurance-emprunteur.
En effet, une loi de 1994 (article L.331-3 du Code des Assurances°) oblige à ce que les entreprises d’assurance sur la vie fassent participer leurs assurés aux bénéfices techniques et financiers qu’elles réalisent. Or, pour refuser les demandes de participation émises par les assurés, les assureurs invoquaient deux arrêtés de 1994 et 1995 (Article A331-3 du Code des Assurances), qui excluaient – jusqu’en 2007, date de leur modification- les contrats d’assurance emprunteur de cette redistribution. En déclarant illégaux ces arrêtés, le Conseil d’Etat a donc ouvert la voie à la pleine application de la loi et donc à la redistribution effective d’une part des bénéfices aux assurés emprunteurs pour la période 1994-2007.
L’ensemble de nos équipes travaille donc actuellement pour permettre à nos adhérents d’obtenir le paiement qui leur est éventuellement dû par leur assurance emprunteur.
Néanmoins, sachez que cette tâche est rendue particulièrement difficile par la nécessité d’accéder à des pièces comptables permettant de déterminer pour chaque assureur le montant exact des bénéfices techniques et financiers, pièces nécessaires pour effectuer le calcul de la part que les assurés emprunteurs, peuvent, le cas échant, réclamer.
Nous souhaitons pouvoir faire part à l’automne des différentes démarches que nous envisageons et, idéalement, mettre à la disposition de nos adhérents des outils simples et efficaces leur permettant de récupérer leur part. Soyez assuré(e) que nous ne manquerons pas de revenir vers vous dès que nos équipes auront abouti.
En tout état de cause, afin de vous rassurer sur les délais pour agir, sachez que le délai de prescription en vue de l’obtention de votre possible part aux bénéfices techniques et financiers, est au minimum de 2 ans à compter de la décision du Conseil d’Etat, soit d’ici fin juillet 2014.
***voir notre communiqué de presse
07/2012
Vacances été 2012
Horaires d’été 2012
HORAIRES D’ETE 2012
Marseille:
TELEPHONEZ DES AUJOURD HUI AU 04 91 90 05 52 pour prendre Rendez vous
SEMAINE DU 27 AOUT au 31 AOUT 2012
*ouverture sans rendez vous le mardi matin 28, mercredi matin 29 et jeudi matin 30.
Fermé l’ après midi
**mardi matin 28: banque, litiges divers, téléphonie mobile
**mercredi matin 29: assurances, litiges divers, immobilier,téléphonie mobile
**jeudi matin 30: litiges divers, services publics, fiscalité, immobilier
SEMAINE DU 3 SEPTEMBRE AU 7 SEPTEMBRE 2012
ouverture le matin sur rendez vous
ouverture sans rendez vous les après midi mardi 4, mercredi 5 et jeudi 6 de 14h30 à 17 h 30 (attention! fermé le lundi et le vendredi)
** mardi 4 septembre après midi: banque, litiges commerciaux divers,fiscalité,immobilier, téléphonie mobile
** mercredi 5 septembre après midi: automobiles, litiges commerciaux divers, immobilier, téléphonie mobile
**jeudi 4 septembre après midi: litiges commerciaux divers et immobilier
A compter du LUNDI 10 SEPTEMBRE 2012, le matin sur rendez vous, l’après midiu du lundi au jeudi sans rendez vous.
Consultez la page « nous rencontrer » pour connaitre les jours de réception suivant les thématiques.
Marseille et NICE
fermeture du 6 août au 27 août 2012
AUBAGNE:
. fermé du 16 juillet au 6 septembre
. Marseille
du 23 juillet au 02 août 2012: ouverture exclusivement mardi, mercredi et jeudi matin sans rendez vous.
semaine du 23 au 27 juillet 2012
mardi matin: banque, litiges divers, FAI, téléphonie mobile
mercredi matin: assurances, litiges divers, automibile,FAI, téléphonie mobile
jeudi matin: services publics, immobilier
semaine du 30 juillet au 3 août 2012
mardi matin: banque, litiges divers, FAI, téléphonie portable
mercredi matin: assurances, litiges divers, immobilier, FAI, téléphonie mobile
jeudi matin: services publics, fiscalité immobilier
Assurances auto
Pas d’assurance du bon état de la concurrence ?
L’Autorité de la concurrence s’est publiquement inquiétée la semaine dernière du silence des assureurs s’agissant de la question de la libéralisation des pièces automobiles lors de sa conférence de presse annuelle. En effet, le marché des pièces automobiles, marqué par une structure monopolistique, connaît, années après années, des hausse de prix anormalement élevées et, dans ce cadre, le mutisme des assureurs ne laisse pas silencieux le gendarme de la concurrence. Selon le Président de l’Autorité, « C’est presque le silence radio … à croire qu’il n’y a pas suffisamment de concurrence dans le secteur de l’assurance et qu’ils (les assureurs auto) peuvent sans difficulté répercuter les surcoûts dans les primes d’assurance que paient les assurés » avant d’ajouter « je ne me prononce pas mais j’ai quand même quelques doutes ».
Pour être franc ce silence m’étonne aussi, mais pour des raisons différentes. En effet, à plusieurs reprises, dans des reportages télé ou lors d’une réunion de concertation à la DGCCRF, la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (FFSA) et la Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (GEMA) ont pris parti pour la clause de réparation, c’est-à-dire une libéralisation du marché des pièces de carrosserie. Mais il est vrai que leur attitude est un peu timorée comparée à la véritable campagne de mystification et d’intimidation lancée par les constructeurs contre la libéralisation…. Dernier exemple en date de la fanfaronnade médiatique des constructeurs, le recours intenté devant le Conseil d’Etat, à grand renfort de communication, contre le premier diagnostic de l’Autorité, un simple document de consultation… Décidée à soutenir l‘Autorité en vue de la libéralisation du marché des pièces automobiles, l’UFC-Que Choisir membre co-fondateur de la plateforme libère mon auto, est intervenue dans la procédure au soutien de l’Autorité. Les assureurs seraient bien inspirés de faire de même ou à tout le moins d’affermir leur position pour que l’on avance plein pot vers la libéralisation tant attendue par les professionnels de la filière de l’Après-Vente automobile comme par les consommateurs.
blog Alain Bazot Président UFC-Que Choisir 07/2012
nergie tarif du gaz
L’augmentation prévisible du prix du gaz va se révéler « salée »
GDF Suez a donc officialisé la note salée que le groupe va adresser, a posteriori, aux 7 millions de ménages chauffés au gaz suite à l’invalidation par le Conseil d’Etat mi-juillet du gel des tarifs pour l’automne 2011 : près de 300 millions d’euros, soit 40 euro par foyer. Cette annonce était prévisible, mais elle n’en fait pas moins des étincelles en raison de son caractère inadmissible. En effet, les consommateurs vont devoir payer la double erreur gouvernementale sur le tarif du gaz : d’une part, l’obsolescence de la formule de calcul toujours déconnectée de coûts réels d’approvisionnement de GDF Suez et d’autre part le refus de restituer les « surmarges » passées de l’opérateur qui a profité des coups de massues tarifaires successifs ( 30% en 2 ans), parfaitement injustifiés, des prix du gaz ! Et le pire, c’est que ce n’est peut-être pas fini…
Depuis décembre 2010, le calcul des tarifs réglementés repose sur une formule censée tenir compte des coûts réellement supportés par Gdf-Suez pour s’alimenter sur les différents marchés de gros, c’est-à-dire le marché à court terme et le marché de long terme (dont les prix sont indexés sur les produits pétroliers et donc inflationnistes). Cependant, comme le dénonce régulièrement l’UFC-Que Choisir, cette méthode est biaisée par une inadéquation entre les bases de la formule et la réalité de la stratégie d’approvisionnement de Gdf-Suez. La formule, y compris après sa récente révision de 2011, minore trop fortement la part du marché de court de terme, avec un cours du gaz en baisse. Concrètement, la formule estimait jusqu’à fin 2011, la part des prix spots (moins élevés) autour de 10% alors que la réalité d’approvisionnement de GDF Suez sur ce marché (à prix moindres) est bien plus élevée, autour de 40% ! La révision de 2011 qui a porté cette part à 25% n’est donc toujours pas le parfait reflet de la réalité économique… Le résultat est sans appel : les consommateurs ont supportent des hausses de tarifs sans lien avec la réalité économique et l’opérateur peut juridiquement continuer à profiter de surmarges ! Comme la formule, vieille d’une peu plus de 6 mois seulement, est déjà dépassée, il a urgence à la réviser pour une parfaite adéquation avec la stratégie d’approvisionnement mais aussi inclure, pour une réelle justice, un facteur de minoration pour restituer les surmarges de l’opérateur. D’ailleurs, si le Conseil d’Etat a invalidé le gel, il n’a néanmoins pas manqué de souligner la possibilité offerte au gouvernement de réviser la formule dès lors qu’elle ne collerait plus avec la réalité… Cet appel du pied n’a pas été entendu par le gouvernement qui avait les moyens de résister à ce coup de grisou… Le problème est que la hausse rétroactive, annoncée aujourd’hui, n’est peut-être pas la dernière. GDF Suez a en effet avoué réfléchir à des recours contre la hausse de 2% du 1er juillet décidée par le gouvernement, hausse inférieure à ce que la fameuse formule, déjà obsolète, prévoit ! Le gouvernement doit donc vraiment mettre les gaz pour réviser la formule !
blog Alain Bazot – Président UFC-Que Choisir 08/2012
Assurance emprunteur ae
Scandale assuré
En matière d’assurance emprunteur, il y a une prime à la détermination. Fin juillet, une décision du Conseil d’État confirme le scandale financier que l’UFC-Que Choisir dénonce depuis 2007 : la non-redistribution aux assurés emprunteurs des « bénéfices techniques et financiers » colossaux des assurances entre 1994 et 2007.
Le Conseil d’État a, en cinq lignes, définitivement soldé cinq longues années d’arguties juridiques des assureurs au sujet de l’assurance emprunteur. En effet, pour s’opposer à la redistribution, prévue par la loi et réclamée dès 2007 par l’UFC-Que Choisir, des surprimes n’ayant pas servi à couvrir la réalisation des risques, les assureurs se prévalaient de deux arrêtés qui excluaient l’assurance emprunteur de cette redistribution. Les montants en jeu (16 milliards d’euros, si l’on cumule prêts immobiliers et crédits à la consommation) sont colossaux et le scandale d’autant plus grand que la participation aux assurés a été indûment reversée aux banques… Le Conseil d’État, saisi en 2007 pour avis sur la légalité de ces arrêtés, ne s’était pas prononcé en faveur d’un arrêté modificatif réintégrant l’assurance emprunteur dans le giron de la redistribution. Les banques et les assureurs pensaient alors que les milliards indûment versés aux banques avant cette date étaient définitivement protégés… C’était sans compter sur la détermination de l’UFC-Que Choisir qui, dans le cadre d’un contentieux avec les assureurs, a obligé le Conseil d’État à se prononcer. Et la décision que vient de rendre la plus haute juridiction administrative est catégorique : en matière de redistribution aux assurés, la loi de 1994 fixe un principe général aux entreprises d’assurance sur la vie, sans exception, et les arrêtés étaient donc illégaux ! Le fait d’avoir reversé ces bénéfices aux banques constituait bien, plus qu’un arrangement inadmissible, des marges arrière illégales ! Aujourd’hui, l’heure est donc venue de rendre aux assurés le trésor de guerre amassé entre 1994 et 2007. Mais c’est là que se profile, peut-être, un nouveau scandale… En effet, l’UFC-Que Choisir travaille aujourd’hui à la mise en place d’outils simples et efficaces devant permettre aux assurés victimes de réclamer leur possible participation. Mais, faute d’action de groupe permettant l’indemnisation de tous en un seul procès et compte tenu de la nécessité d’accéder à des pièces comptables non publiques, la tâche s’avère délicate… Le lobby financier ne va d’ailleurs pas manquer de s’activer pour freiner, voire empêcher, la redistribution, certains assureurs ayant déjà opposé un refus aux assurés emprunteurs qui se prévalaient de la décision du Conseil d’État. L’agence de notation Moody’s a, quant à elle, affirmé que cette décision constituait une menace pour les notes de crédit des banques et des assurances françaises, nouvelle que les assureurs risquent d’instrumentaliser auprès des pouvoirs publics… Cependant, en raison de l’illégalité des arrêtés gouvernementaux, il appartient au ministère de l’Économie, jusqu’à présent silencieux, de prendre ses responsabilités et de mettre en œuvre des mesures pour permettre à la collectivité des assurés emprunteurs de récupérer son dû. La solidité des banques et assurances françaises n’a pas à être assise sur la violation de la loi. Les parlementaires sont sur la même ligne, comme le prouve le flot de questions au ministre de l’Économie publié au Journal officiel sur ce sujet. Affaire à suivre. Seule certitude : avec les assurances, l’indemnisation est toujours problématique.
Alain Bazot
Président de l’UFC-Que Choisir
Mutuelles étudiantes
inscriptions à la faculté l’UFC-Que Choisir met au « banc » les mutuelles étudiantes
Inscriptions à la faculté
L’UFC-Que Choisir met au « banc » les mutuelles étudiantes
En cette période d’inscriptions à la faculté, moment-clé pour le choix de la mutuelle étudiante, l’UFC-Que Choisir rend public ce jour son constat calamiteux sur le fonctionnement de ces organismes privés investis d’une mission de service public et en appelle à une remise à plat d’un système aussi défavorable aux étudiants qu’onéreux pour la collectivité.
Suite à des plaintes d’étudiants sur les services des mutuelles étudiantes, l’association a initié un sondage et une enquête de satisfaction en ligne(1) (837 réponses) en analysant parallèlement le fonctionnement de ces organismes et leurs contrats de complémentaire santé. Quelle que soit la matière étudiée, les mutuelles étudiantes ne méritent qu’un bonnet d’âne.
Information aux étudiants : mention spéciale pour opacité
La distribution, dans un même lieu et par les mêmes organismes privés, de la sécurité sociale étudiante obligatoire et d’activités commerciales facultatives (complémentaire santé, assurance habitation ou automobile, banque, etc.) aboutit à une totale méconnaissance de leurs droits par les jeunes. Ainsi, seuls 39 % des étudiants interrogés ont intégré le rôle premier des mutuelles -remplacer la sécurité sociale de leurs parents- et pas plus de 43 % ont compris que le niveau des remboursements, pour la partie sécurité sociale, est le même quel que soit leur choix. Pire, 37 % des nouveaux étudiants ignorent que les complémentaires santé qu’elles proposent ne sont pas obligatoires.
Rapports à l’assuré : les mutuelles étudiantes au rattrapage
Plus encore que sur la clarté de leur mission, c’est dans leurs relations à l’assuré que les mutuelles ratent leur examen de passage. Ainsi, le tiers des nouveaux inscrits dans les études supérieures attend plus de 3 mois sa carte Vitale, et ne peut donc, pendant ce temps, bénéficier du tiers payant ! Et gare à ceux qui ont la mauvaise idée de contacter leur mutuelle : moins d’un appel sur deux (45 %) aboutit auprès de la LMDE (la principale mutuelle étudiante), contre 88 % pour l’Assurance maladie.
Par ailleurs, les juristes de l’association ont trouvé des clauses abusives dans les contrats de complémentaires santé de toutes les mutuelles étudiantes. Les plus récurrentes portent sur l’impossible résiliation suite à une modification unilatérale des contrats par les mutuelles, notamment sur les cotisations et les remboursements, l’obligation du mode de paiement (prélèvement), des délais trop courts pour la déclaration des sinistres et la limitation des recours en cas de litiges.
Frais de gestion : zéro pointé
Les frais de gestion des mutuelles sur leur mission de sécurité sociale ont représenté pas moins de 93 millions d’euros en 2011, soit 13,7 % des prestations versées. C’est trois fois plus que l’assurance maladie ! Comment ne pas s’en indigner quand on sait que c’est la collectivité qui supporte ces frais qui résultent notamment du caractère concurrentiel du régime, véritable exception en Europe et qui empêche les économies d’échelle ? Que dire enfin d’un mode de financement public des mutuelles qui les pousse à multiplier les dépenses de marketing pour recruter un maximum d’affiliés, donc de financements ?
Convaincue que la santé des étudiants mérite une action ambitieuse, l’UFC-Que Choisir
Publie aujourd’hui sur www.quechoisir.org un kit pratique pour guider les étudiants dans le choix de leur complémentaire santé, grâce à des fiches d’information et à un comparatif des principales offres du marché ;
Met en demeure les 11 mutuelles étudiantes de supprimer de leurs contrats, sous trois semaines, les clauses abusives qu’ils contiennent ;
Demande que la gestion de la sécurité sociale des étudiants soit confiée à l’assurance maladie, ce qui permettrait une économie proche de 90 millions d’euros par an ; mais aussi que les étudiants soient préservés, sur leurs lieux d’études, du démarchage des mutuelles étudiantes pour leurs différentes activités privées.
(1) www.quiz-mutuelles-etudiantes.org
CP/FD/09/2012
Logement étudiant
Pour déloger les mauvaises pratiques des marchands de listes, l’UFC-Que Choisir dépose plainte contre 13 enseignes
Alors que certains bacheliers sont encore et toujours en quête d’un logement pour leurs études supérieures, l’UFC-Que Choisir rend publics aujourd’hui les résultats effarants d’une enquête sur la pertinence des services des marchands de listes et le respect de leurs obligations légales. Face aux abus constatés, l’association dépose plainte contre 13 enseignes.
Interpellée par de nombreux témoignages dénonçant l’obligation, parfaitement illégale, de payer avant la remise de la liste ainsi que l’indisponibilité des biens proposés, l’UFC-Que Choisir a diligenté une enquête dans 11 villes universitaires en simulant la recherche d’un appartement pour un étudiant auprès de 18 marchands de listes appartenant à 15 enseignes . Les résultats sont sans appel : les mauvaises pratiques des vendeurs de listes se situent à tous les étages.
Vous avez dit « marchands de listes » ? : Dans les annonces passées, les réponses téléphoniques ou même parfois en établissement, les vendeurs de liste masquent leur activité réelle (la simple remise de listes d’annonces) et induisent le consommateur en erreur en laissant penser qu’il s’agit d’un agent immobilier prêtant son concours à la rédaction du bail et à l’état des lieux. Par exemple, le prix de la liste est déguisé en « honoraires » ou « frais d’agence ».
Paie pour voir ! : Alors que la loi impose que le paiement de la liste s’effectue après la prestation, 89% des marchands ont exigé l’argent avant la remise du moindre document. Or, le montant est loin d’être modique, en moyenne 200 euros, et jusqu’à 450 euros à Paris. Au-delà de l’illégalité, c’est tout de même un comble d’exiger d’un étudiant un tiers de son budget mensuel (610 euros ), alors même qu’il ignore le nombre de biens qui correspondront à sa demande, et n’a aucune garantie d’obtenir une location.
Pas besoin de vos critères : Le service proposé ne peut en aucun cas être comparé à un service de recherche, puisque le vendeur ne fournit qu’une simple liste de biens, parfois reprise pure et simple d’annonces déjà diffusées dans la presse locale, correspondant à des critères limitatifs et approximatifs. Les vendeurs adressent des biens « déjà en stock » dans les fichiers et ne vont aucunement tenter de trouver des biens correspondants aux critères et attentes particulières du client.
Peu de biens proposés, rarement pertinents : Sur la base du loyer et de la surface minimum demandée (conformes au marché), seuls 49% des biens proposés étaient pertinents, soit moins d’une annonce sur deux ! Ce résultat est d’autant plus désolant lorsqu’on constate que, pour les mêmes critères, un grand site internet gratuit propose, dans 94% des cas, plus d’annonces de biens pertinents à loyer inférieur, souvent largement, aux loyers de la liste des vendeurs. Pire, bien pertinent ne rime pas avec disponible. Par exemple, à Lyon, sur les 4 biens pertinents de la liste APL Location, 3 n’étaient déjà plus disponibles dans les 24 heures qui suivaient l’achat de la liste.
Décidée à ce que les candidats à la location, particulièrement les étudiants, ne soient pas plus longtemps victimes des vendeurs de listes, l’UFC-Que Choisir :
Dépose plainte contre 13 enseignes pour pratiques commerciales trompeuses ;
Invite les étudiants et leurs parents à réfléchir à deux fois avant de recourir à grand frais à ces vendeurs, et met à disposition sur son site internet www.quechoisir.org une fiche d’information ;
Demande au Législateur d’encadrer plus strictement l’activité de « marchands de listes » pour garantir une valeur ajoutée par rapport au marché gratuit en prévoyant la vérification par le marchand de la fiabilité du descriptif des annonces (surface réelle, quartier, etc.), définissant un contrat type assurant une réelle personnalisation de la recherche à travers des critères précis (surface minimum, exposition, DPE, etc.) et en imposant une réactualisation quotidienne des fichiers et des informations transmises au consommateur.
(1) L’enquête s’est déroulée en février à Paris, et en juin 2012 à Bordeaux, Caen, Dijon, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Rennes, Strasbourg, Toulouse. 18 marchands de listes ont été visités, ceux-ci appartenant à 15 enseignes : Ancea, APL Location, Casa Immo, Chaîne des propriétaires et des particuliers, Directe Location Bordeaux, Directe Location Dijon, Git’Immo, Hestia (non attaquée), Loc’a (non attaquée), MIL’IM Lyon, MIL’IM Strasbourg, Pan euro Nord, Pan euro Sud, Service location, Top Immo 59.
(2) Selon une étude BVA-Sodexo publiée le 14 mai 2012.
CP/FD/09/2012
Santé des étudiants
Étudiants Leur santé est-elle vraiment préoccupante ?
Étudiants
Leur santé est-elle vraiment préoccupante ?
La santé des étudiants serait dans un état catastrophique selon les diverses enquêtes menées régulièrement. Or ces enquêtes sont cofinancées par les mutuelles étudiantes.
Chaque année, la presse publie une salve d’articles sur la santé des étudiants. Et chaque année, le constat est alarmiste (1). Les étudiants se soignent mal, ou trop tard, leur santé se dégrade, ils renoncent au dentiste ou au généraliste faute d’argent, etc.
La source de ces articles est toujours identique : une enquête cofinancée par les mutuelles étudiantes, LMDE ou Union nationale des mutuelles étudiantes de proximité (emeVia). Elles envoient des questionnaires à leurs adhérents et traitent les réponses. Celles-ci, à vrai dire, seraient plutôt rassurantes. Elles dressent, année après année, le portrait d’une population dans une forme enviable. Dans l’enquête 2007 du réseau emeVia, par exemple, 93 % des sondés se déclaraient en bonne santé (96 % en 2005 !), 92 % avaient bon appétit et 82 % disaient bien ou très bien dormir. Difficile de rêver mieux.
Curieusement, ces informations positives sont toujours reléguées au second plan dans la présentation des études, jusqu’à disparaître dans les enquêtes les plus récentes. Elles laissent la place à des développements inquiétants sur le stress des étudiants ou leur consommation de drogue.
Thèmes anxiogènes
Tout se passe comme si, faute de pouvoir dire que les étudiants sont dans un état de délabrement physique avancé, il fallait monter en épingle d’autres thèmes anxiogènes. Le cannabis, par exemple. Selon le baromètre Santé des étudiants 2011, un sondé sur trois en a déjà fumé. Sauf que, selon un chiffre peu mis en valeur par le même baromètre, les fumeurs réguliers sont moins de 3 % ! Trois étudiants sur quatre ne consomment jamais de cannabis, ou ont juste essayé un soir, en passant. Idem pour les problèmes d’argent. 15 % des étudiants auraient déjà renoncé à se soigner pour des raisons financières. Sauf que 12 % seulement se disent « régulièrement » à court d’argent. Une majorité écrasante n’a que rarement, voire jamais (50 % !) de fins de mois difficiles. Les mutuelles voudraient favoriser la vente des complémentaires santé et justifier leurs coûteuses campagnes de prévention (dont l’efficacité est rarement évaluée…), elles ne s’y prendraient pas autrement.
Des taux de réponses invraisemblables
Par ailleurs, ces enquêtes sur la santé des étudiants semblent souvent avoir été lourdement trafiquées. Entre 2005 et 2009, celles d’emeVia, basées sur l’envoi par courrier de 50 000 à 60 000 questionnaires à des étudiants sélectionnés au hasard, auraient suscité 24 % à 30 % de réponses. Les professionnels des sondages interrogés sont formels : sachant qu’il n’y a même pas un porte-clés à gagner en répondant et qu’il faut plus d’une demi-heure pour remplir le questionnaire, ces chiffres sont aberrants. 3 % serait plus vraisemblable. Quel crédit, dans ces conditions, donner au résultat final ?
Les enquêtes les plus récentes, du reste, reviennent à la raison. Celle réalisée par la LMDE en 2011 ne revendique plus que 8 % de répondants sur 111 000 questionnaires. Ce qui est déjà un score excellent. Surtout quand on sait que, de l’aveu même de la LMDE, 25 % de ses adhérents figurent dans ses fichiers sous une adresse erronée.
(1) Voir par exemple l’article du Monde du 23 mai 2012, titré « De plus en plus d’étudiants renoncent à se soigner, faute d’argent et de temps » basé sur une enquête LMDE.
Erwan Seznec QUE CHOISIR 09/2012